Oui, l’invocateur doit purifier son intention et en enlever les taches d’ostentation. L’Ikhlās (pureté des intentions) est l’esprit des actions, comme l’avait dit Ibn ‘Atā’ Allah, qu’Allah agrée, dans ses « Maximes ». Le Seigneur des univers nous l’a recommandé en disant : « Invoquer Dieu donc, en Lui vouant un culte exclusif, » (Ghāfir : 14).
Aussi, le soufi doit être sincère dans cette dévotion exclusive au point de ne plus attribuer cette sincérité à soi-même. Autrement, il encourt un immense péril, comme ceci a été dit dans le hadith : « Les Savants risquent le péril à l’exception des pratiquants ; ces derniers risquent aussi le péril, sauf les sincères. Ceux-là encourent un grand risque ».
Un des frères m’a demandé : Si le croyant pratiquant est sincère, d’où lui vient-il alors le danger ? Je lui ai répondu : s’il observe sa sincérité, au sens qu’il estime que cette sincérité provient de lui. Le salut est dans la soumission, qui n’est autre que le fait d’attribuer les actes à Allah, et de ne pas attribuer le moindre effet à soi-même ; que ce soit des actes, des paroles ou des volontés, comme c’est la voie des gens de la Sunna, qu’Allah en soit satisfait ».
Cheikh Mohamed al-Madani,
Burhān ad-Dākirin, p. 73-74.