Image et enseignement

Image et enseignement

Cette photo a été prise dans la ville de Sousse, (Tunisie) en 1945, suite à
une belle soirée chez l’un des disciples. Cheikh Al-Madani au milieu est
aussi rayonnant qu’une pleine lune ; ses fouqaras comme des étoiles.

1- Sidi Cheikh Muhammad Al-Madani, rahimahu Allah
2- Sidi Cheikh Abd el-Aziz Al-Bouzidi (Bouhajar), rahimahu Allah
3- Sidi Abd Al-Salam Al-Sousi (Ksar Al Hilal), rahimahu Allah
4- Un fakir de Ksar Hilal , rahimahu Allah
5- Sidi Al-Haj Miftah Al-Haj Saleh, rahimahu Allah
6- Sidi Abd al-Qadir Al-Miladi (Ksar Hilal), rahimahu Allah
7 – Sidi Nasser Kechida, (Ksar Hilal), rahimahu Allah
8- Sidi Mohamed Al-Imam (Ksar Hilal), rahimahu Allah
9- Sidi Mohamed Shabchoub (Sfax), rahimahu Allah
10 – Sidi Saleh Boufarwa de (Ksar Hilal), rahimahu Allah
11 – Sidi Cheikh Taher Abdel-Hadi, rahimahu Allah
12- Sidi Saleh Al-Sayah (Bouhjar), rahimahu Allah
13 Sidi Salem Karkar (Boudher), rahimahu Allah
14- Sidi El Hadi Driera (Sfax).

Est-ce le désir ardent qui m’amena ?

Est-ce le désir ardent qui m’amena ?

الشيخ محمد المدني، رحمه الله.

الشيخ محمد المدني، رحمه الله.

Cheikh Muhammad al-Madani composa ce poème vers 1920 lors d’une visite rendue à son maître Cheikh Ahmad al-Alaoui. Il y décrit son amour ardent et lui demanda de l’aider à s’élever davantage sur la voie de la connaissance divine.

1. Est-ce le désir ardent qui m’amena jusqu’à votre quartier ?
Est-ce le ravissement ? Ou est-ce les deux conjointement ?

2. Est-ce le vent du Nord ?
M’apportant des effluves venant de vous !

3. Non, c’est le vouloir du Maître qui m’y conduit !
Lui qui rapproche les pléiades, qui meut les étoiles.

4. J’ai brisé la chaine de paresse et je me suis dirigé
Vers le Pôle des humains, le Secours de la guidance, l’Astre du ciel.

5. Par de fulgurantes évocations, il captive à bon escient le cœur du disciple

6. Lorsqu’il touche, par la lumière d’Allah, un cœur sincère
Il l’oriente vers la Vérité, par pure générosité.

7. J’ai parcouru le désert de l’éloignement,
Je viens à vous afin de parfaire ce qui reste [à parfaire]

8. Mon but est-il un simple regard porté vers vous, ou [pouvoir humer] une exhalaison de votre secret ?
Non, [bien plus] je désire les deux à la fois !

9. Ô Maître ! Exaucez mes vœux, pardonnez mes péchés, ceux passés et ceux à venir.

10. [Moi] Qui vient à vous en serviteur passionné
J’honorerai le Pacte, et ne le trahirai jamais.

11. Traitez donc votre serviteur avec bienveillance, Ô Pole !
‘Al Aloui, qui fut élevé

12. Me voici en votre présence, dans la station de l’indigence,
Accordez-moi votre aumône. On vous connaît bienveillant

13. On connaît votre douceur, votre générosité et votre belle moralité, pardonnez donc aux injustes !

14. Je me suis fait du tort à moi-même ; mais vous connaissez mon excuse,

15. Que j’espère acceptée, car il en est ainsi de la magnanimité habituelle des généreux! Vous êtes à la tête des généreux, et c’est-ce que nous connaissons de vous ; si nous avons mal- agi, pardonnez-nous !

16. Pitié ! Je n’ai pas failli, Ce n’est seulement [que le résultat] de [mon humble] effort et du décret.

17. Si, en un jour solennel, je ne puis être avec vous,
Votre essence ne quitte cependant jamais mon regard.

18. Ma richesse est dans le soleil de votre essence
Qui a illuminé l’époque et en a dissipé les ténèbres.

19. Vous avez renouvelé la religion après son occultation ; Vous avez revivifié les nations !

20. Vous nous avez offert une connaissance, dont la dot [à payer] est plus chère que l’âme, que la vie

21. Vous nous avez offert « l’ouverture évidente »
Bien au-dessus de celle que bien des hommes prestigieux ont pu obtenir.

22. Vous n’avez jamais cessé de revivifier les cœurs morts, vous les avez ressuscités parmi dépouilles et ossements

23. Que le Seigneur des grâces vous récompense !
Ainsi qu’Il récompense un Maître qui s’est acquitté de sa mission

24. Votre serviteur al-Madanī espère une parole qui illustre votre agrément; que par elle et son bienfait, il se voit apaisé !

25. Dites-moi : « Je suis satisfait de toi », Et, Ô Imām, « dilatez » ma poitrine avant qu’elle n’implose.

26. Par le Seigneur de la Sainte Demeure [la kaaba] ! Vous voyant satisfait de moi, le visage éclairé d’un sourire, je triompherais!

Traduction N. AL-Madani.
Révision de sidi Abd Al-Malik, Mouqaddam de la Madaniyya.

Visiter le Prophète sur lui bénédictions et salut

Visiter le Prophète sur lui bénédictions et salut

1. Si tu as l’intention de rendre visite au Prophète, sur lui bénédictions et salut, tu dois accomplir le tour d’adieu autour de l’Ancienne Demeure. Bois ensuite du Puits de Zamzam, puis dirige-toi alors vers la tombe de l’Elu, صلى الله عليه وسلم, exclusivement, et non vers celles d’autres Compagnons. N’associe personne d’autre dans ton intention de visite car tous ne font que le suivre. Il est le but essentiel [de cette visite]. N’est-il pas le fleuve de la miséricorde offerte aux créatures ? « Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les univers ». [Al-Anbiyā’ : 107].

2. Purifie ton intention ainsi que ta détermination et dirige-toi vers le Maître de la Umma (nation). Quelle grâce que celle par laquelle Allah t’a honoré ! Quel bienfait que celui dont Allah t’a gratifié ! Il faut accomplir cette mission avec adab et vénération, tout en prononçant des prières et des bénédictions sur lui, avec un cœur purifié de tout attribut blâmable, un corps pur, en ayant les deux ablutions : la grande et la petite. Quant à la pureté des vêtements et du corps, elle va de soi. Il faut se parfumer et porter les meilleurs habits : « Les habits de la crainte révérencielle sont encore mieux » (Al-A‘rāf : 26), en renouvelant le repentir vers le Seigneur des seigneurs. Tu dois te sentir heureux, comblé de ce que le Roi-Généreux t’a accordé, honoré de visiter le Prophète, صلى الله عليه وسلم clément et doux.

3. Sur son chemin, le visiteur doit réciter, en abondance, des prières et des bénédictions sur le Prophète صلى الله عليه وسلم, sur lui bénédictions et saluts. Il doit faire un takbīr sur chaque colline [franchie].

4. O visiteur ! Lorsque tu rentres [au mausolée du Prophète صلى الله عليه وسلم], entres-y avec politesse, douceur, soumission et quiétude, n’ayant à l’esprit que Sa présence, car le Prophète صلى الله عليه وسلمest vivant dans sa tombe, d’une vie spirituelle. Tiens-toi devant sa tombe bénie, avec beaucoup de quiétude et de soumission, comme si tu étais débout devant lui, ne te t’en approches pas trop [par respect]. Tu commenceras par le saluer. [L’Imam] Mālik a dit : « Il [le visiteur] doit dire : « sur toi la paix, O Messager d’Allah, ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions ». Puis il dira : « Qu’Allah prie sur toi, sur tes Epouses, ta Descendance et toute ta Famille, comme Il a prié sur Ibrāhīm, et sur la Famille d’Ibrāhīm. Qu’Il te bénisse et bénisse tes épouses, ta Descendance, ta Famille comme il a béni Ibrāhim, sa famille dans les univers, Il est le Loué et le Glorieux ! Tu as transmis le Message, remis le dépôt ; tu as adoré Ton Seigneur ! Tu as déployé des efforts dans Sa voie ; Tu étais sincère avec ses serviteurs, tout en étant patient, cherchant la récompense de Dieu jusqu’à la mort. Qu’Allah prie sur toi la meilleure prière, la plus parfaite, la plus parfumée et la plus pure. »

5. Il est demandé alors au visiteur de réciter en abondance les invocations, de solliciter les bienfaits et l’intercession du maître des créatures, détenteur des miracles.

6. Il doit implorer Allah afin qu’Il lui accorde une belle fin [la plus belle], celle de mourir en prononçant la parole de la foi et de l’islam, qui est : « J’atteste qu’il n’y a de divinités en dehors d’Allah et que Muhammad est Son Messager, envoyé à l’humanité entière. Englobe dans tes invocations tous les musulmans et les musulmanes. Mais surtout ne nous oublie pas dans les invocations en ces jardins parfumés, lors de ces moments précieux. C’est un lieu où les invocations sont exaucées, où l’entretien intime y est délectable et savoureux. Et quel lieu ! Quelle majesté !

7. Cheikh Muhammad al-Madani
8. « Livre des fondements religieux, p. 323 ».

Visiter le Prophète sur lui bénédictions et salut

Des chants

Des chants

Des chants

Des chants

1. Quand il s’agit de fredonner de la poésie, les Arabes appellent le « chant » : samā‘. S’il s’agit de chantonner la parole de tahlīl, [dire : lā ilāha illā Allāh] et les autres lectures coraniques, ils utilisent le terme taġbīr, car cela fait penser au ġābir, mot désignant l’éternel, ou les choses de l’Ultime demeure, selon les explications données par d’Abū Isḥāq az-Zağğāğ [philologue arabe], et rapportées par Ibn Khaldūn dans son « Histoire ».

2. Les négateurs ont abondamment critiqué le samā‘, les opposants l’ont désapprouvé et l’interdisent de manière catégorique. Je ne vois en cela qu’un point de vue borné et un manque de connaissance, pour ne pas dire que leurs âmes – par nature – ne les incitent qu’à la controverse pure.

3. S’ils avaient consulté les [ouvrages] de la noble Char‘ [Loi islamique] et ce qu’en ont dit les Savants, ils auraient écouté et suivi [leurs recommandations]. Leurs langues se seraient davantage occupées de choses profitables.

4. Car les morceaux et poèmes de samā‘ sont des rivières et des sources qui débordent en maximes de sagesse, vérités, homélies et subtilités, depuis les cœurs des chanteurs, sur les jardins des cœurs des auditeurs.

5. En vérité, ces poèmes sont un jardin resplendissant, des fleurs agréables que cueillent les mains de la compréhension, et qui par leur arôme, parfument les cœurs des gens amoureux et passionnés.

6. Celui [l’auditeur] qui entend [lors du sama‘] l’exhortation, s’y conforme, la met en pratique, rejette l’habit d’impuissance et de paresse.

7. Celui qui y entend l’excitation du désir [vers Dieu], son cœur s’adoucit, son esprit se purifie, son amour se renforce et son désir s’accroît. Il se rappelle, avec nostalgie son Bien-aimé et Le désire ardemment jusqu’à ce qu’il obtienne de Lui l’objet de son désir et [la réponse] à sa demande.

8. À ce sujet, Muḥyī ad-Dīn dit pour encourager les auditeurs :
Déclame-moi le Nom de Celui que j’aime et laisse tous les rivaux me lancer leurs flèches
S’ils attaquent mon cœur Je n’en ai cure, par la grâce de Son Nom, rien ne peut me nuire.

9. Celui qui entend [et saisit] les vérités et les sens subtils s’abreuve des coupes du nectar ; son âme s’élève vers le Compagnon Suprême et laisse le Tout, loin, derrière lui.

10. Le samā‘ le transporte vers la Présence sacrée, le fait disparaître du monde sensible [matériel], l’esprit établi dans le Jardin de Firdaws alors que son corps demeure parmi les gens. Il ne voit seulement que son Bien-aimé ; tout est, à ses yeux, dans le pli du néant. Il ne se dirige que vers son Bienaimé, comme l’a dit le poète :

Chaque amoureux s’est occupé d’une chose ; la mienne est de L’aimer.

11. Ainsi en est-il du samā‘ : Chacun en prend ce que peut contenir son cœur et ce que lui rapporte son aspiration. «Et chacun savait où il devait boire » (Coran II, 60).

12. Quant aux autres [qui ne sont pas encore parmi les « auditeurs »], ceux qui se trouvent loin de la compréhension [de cela], qui sont dénués de science, qui n’ont pas une nature saine ni un goût droit, les Gens d’Allah pourront les nourrir par le lait du goût, les éduquer par le désir ardent, les élever progressivement jusqu’à ce qu’ils soient parmi les gens de sentiments, de réalisation et de connaissance.

Cheikh Muhammad al-Madani

Burhān ad-Dākirīn, (Preuve des invocateurs).

Le Nom Suprême

Le Nom Suprême

Le nom suprême

Le nom suprême

1. « [Cheikh Ahmad al-‘Alāwī] m’a ensuite transmis le Nom Suprême : Allah. Il m’a autorisé à L’invoquer d’une manière spécifique après m’avoir fait entrer en retraite spirituelle (khulwa). Je L’invoquais selon ses indications : en énonçant longuement le Nom d’Allah, à haute voix, en fermant les yeux et en ayant les deux ablutions. J’imaginais d’abord chacune des lettres sur les feuillettes de l’atmosphère, [comme flottant dans l’air] ; en grossissant le Nom jusque ce qu’il apparaisse inscrit sur le feuillet de toute l’existence créée. [Cheikh Ahmad al-‘Alāwī], qu’Allah l’agrée, m’a ensuite représenté la sphère du monde, c’est à dire tout ce qui est autre qu’Allah, le Trône et ce qu’il contient.

2. Il m’a autorisé à invoquer le Nom suprême avec une forte volonté, une grande détermination jusqu’à ce que cette sphère soit, à mes yeux, comme réduite en un point. Elle est désormais limitée ou disons plutôt effacée, comme le serait une vague dans une mer agitée. La branche s’est résorbée dans la racine ; la partie est retournée vers le Tout. « C’est vers Allah que les choses reviennent ».

3. Cependant, Allah ouvrit rapidement l’œil de mon cœur. Et mes invocations furent de courte durée. J’ai acquis « l’ouverture évidente » (fath mubīn) grâce à la bénédiction de mon Maître (al al-‘Alāwī), qu’Allah l’agrée. Mes louanges reviennent à Allah ».
Burhān al-Dākirīn (Preuve des invocateurs).