Allons-y mes frères

Allons-y mes frères

[ar]جمع من الفقراء في استقبال الشيخ المدني العائد من الحج[fr]Les Les Fouqaras accueillent leur cheikh à son retour du Hajj

[ar]جمع من الفقراء في استقبال الشيخ المدني العائد من الحج[fr]Les Les Fouqaras accueillent leur cheikh à son retour du Hajj

Un ancien poème du Cheikh Mohammed al-Madani, écrit en dialecte tunisien. Il y incite les frères à rendre visite à leur Maître avec passion et volonté.

1) Allons-y les frères ! Que nous rendions visite à notre père, détenteur de la Preuve.

2) Allons lui rendre visite ! Lorsqu’on lui rend visite, par les secrets, nous serons illuminés ; le cœur brillera par les lumières de la Connaissance.

3) Le cœur luira et se purifiera. Toute maladie en disparaîtra, par les invocations et les rappels ; et la foi s’affermira.

4) Ô vous ! Assemblée de bien-aimés ! Si vous rendez visite au Cheikh, faites-le avec passion, sincérité, dévouement et intégrité.

5) Allons-y ! Que nous rendions visite à sa ville ! Si vous voulez, ce soir on dormira chez lui ! Une Présence fleurie par les invocations du Miséricordieux.

6) Nous y allons à pieds. Je ne voudrais nulle monture pour avoir la satisfaction de mon Seigneur. Je monte sur le désir ardent, l’amour me transportera.

7) Ô maîtres ! Gens des bonnes intentions ! Voilà une belle voie soufie à laquelle ont adhéré des vrais hommes de notre temps.

8) On y trouvera des gens vertueux, on y trouvera des gens d’Allah, respectueux. Quiconque les côtoie ne connaîtra nulle perdition.

9) Ils ne se cacheront point de nous ; Ils accorderont aux visiteurs ce qu’ils souhaitent. Dans leur satisfaction réside la satisfaction du Miséricordieux.

10) Il obtiendra le but recherché, il atteindra le secret bien existant. L’univers s’éteint et s’absentera des regards.

Tarduction N. Al-Madani.

Une missive que le Cheikh Mohammad al-Madani envoya à Sidi Hsine ABDELHEDI

Une missive que le Cheikh Mohammad al-Madani envoya à Sidi Hsine ABDELHEDI

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

الشيخ المدني مع آل عبدالهادي

الشيخ المدني مع آل عبدالهادي

C’est une missive que le Cheikh Mohammad al-Madani envoya à Sidi Hsine ABDELHEDI, le Moquaddam de la ville de Sfax le 20 janvier 1953.

1. Mes chers compagnons vertueux, Ô gens de la filiation (Nisba), dans la ville de Sfax ! Je me permets de m’adresser au noble Moquaddam, le vrai ami d’Allah, sidi Hsine ABDELHEDI, qu’Allah vous accorde Ses bienfaits et qu’Il vous permette de transmettre vos bienfaits.

2. Je suis rentré à la Zāwia ce samedi, dans la santé et la sécurité. C’est également ainsi que j’ai trouvé les gens de là-bas (famille et disciples), Louanges à Allah.
J’éprouvais alors un immense bonheur, ma joie était à son paroxysme en vous voyant dans cet élan béni. Ce n’est pas votre première bénédiction, ô gens de Sfax. Vous avez en effet une « main blanche » dans la voie d’Allah.

3. Qu’Allah vous élève dans Ses rangs, et qu’Il nous accorde la constance dans la mahabba ‘amour) sincère, par le haut rang du Messager d’Allah.

4. Transmettez mes parfaites salutations à tout individu que vous rencontrez, comme vous avez les salutations des gens de la Zāwia.

5. Avec Paix, écrit par le faible serviteur Mohammad al-Madani, Al-Alaoui.

Sans intermédiaire, sans traducteur

Sans intermédiaire, sans traducteur

[ar]كتاب بلا واسطة ولا ترجمان للشيخ محمد المنور المدني[fr]Sans intermédiaire, sans traducteur

[ar]كتاب بلا واسطة ولا ترجمان للشيخ محمد المنور المدني[fr]Sans intermédiaire, sans traducteur

Nous avons des trésors littéraires dans notre voie Madanyya, écrits par notre cher bien-aimé Cheikh Mounaouar al-madani qui a, comme but de sublimer notre Maître sayyiduna Mohammad, salla Allahu alayhi wa sallam. Parmi ces trésors, il y a cette œuvre que je vous présente brièvement et qui s’intitule « sans intermédiaire, ni traducteur » .

En introduction, Cheikh dit dans son livre : « Parmi les certitudes confirmées, est que Dieu a dit à son Prophète : « Il (Dieu) t’a appris ce que tu ne connaissais pas » (sourate 4 verset 113). Ce qui signifie qu’Il lui a fait un don extraordinaire du fait de pouvoir parler toutes les langues de la création. Cette spécificité est une marque d’honneur et d’élévation de notre bien aimé.

Il parlait donc différents langage comme : la langue des anges, des génies, des diable, des animaux, des plantes ainsi que les dialectes parlés par les Arabes de diverses contrées, mais aussi celles des Compagnons qui parlaient le perse, le romain, l’abyssin, et toutes les autres langues sans intermédiaire, ni traducteur.

Le Coran dit : « Ô vous les gens, je suis le Messager pour vous tous sans distinction » (sourate 7 verset 158), Ce qui veut dire que « je suis envoyé pour toute l’humanité, donc avec leur langue sans traducteur, car le fait de devoir transmettre via un traducteur comporte des risques de déformation du Message ou changement du sens et cela va à l’encontre du fait que Dieu a préservé Son Message divin par le fait que Le Messager parlait directement aux morts et aux vivants.

Exemples de sa conversation avec les morts.

Dans le livre guérison (Chifa) de Qadi Iyad, un homme s’est converti et a indiqué au Prophète que sa fille était enterrée dans un endroit près d’un étang. Ils y allèrent tous les deux ; le Prophète se mit à appeler cette fille morte, qui lui a répondu « je réponds à ton appel et je suis à ton service ». Le Prophète lui dit « ton père s’est converti veux-tu revenir à la vie et retourner auprès de tes parents ». Cette dernière lui répondit « non, j’ai trouvé mieux auprès de mon Seigneur ».

Exemple de sa conversation avec les génies.

La sourate des « Génies » prouve sa conversation avec eux. Il est aussi rapporté par Abou Nouaym, que lors d’un déplacement de Bilal Ibn Harith avec le Prophète, ce dernier partit vers un endroit seul pour intervenir dans une altercation entre les génies musulmans et non musulmans, dans une langue que Bilal n’avait jamais entendue auparavant.

Exemple de sa conversation avec les chameaux

Al-Bayhaqī rapporte que le Prophète est rentré dans le jardin d’un Compagnon, où il y avait un chameau. Quand le chameau a vu le Prophète, celui commença à blatérer et à pleurer. Le Prophète demanda « Qui est le propriétaire de ce chameau ? Un jeune Médinois dit : « Ce chameau m’appartient, ô Envoyé de Dieu ! – Le Prophète dit « Ne crains-tu pas Allah dans ton comportement avec cet animal que Dieu a mis en ta possession ? Il s’est plaint à moi en me disant que tu l’affamais et que tu l’épuisais. »

Sa conversation avec les arbres :
Il est rapporté de l’Imam al-Bayhaqī et d’autres, qu’un bédouin demanda : « Qui peut attester que tu es vraiment un Prophète ?  » Le Prophète dit :  » Cet arbre là  » et montra un arbre au fond de la vallée. Alors, l’arbre fendit la terre avec ses racines et accourut vers le Prophète et s’arrêta devant lui s’inclina et se prosterna. Le Prophète – que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui – lui demanda de retourner à sa place. Le bédouin dit : « Je témoigne que tu es le messager de Dieu ! ».

Sidi Jalal H.
Mouqaddam de Metz.
17- avril -2020

Le jeûne du mois de Ramadan d’après, Cheikh Al-Taher Bin Ashour

Le jeûne du mois de Ramadan d’après, Cheikh Al-Taher Bin Ashour

[ar]الصيام عند الشيخ الطاهر بن عاشور[fr]Le Jeûne du mois de ramadan Cheikh Al-Taher Bin Ashour

[ar]الصيام عند الشيخ الطاهر بن عاشور[fr]Le Jeûne du mois de ramadan Cheikh Al-Taher Bin Ashour

1. Il est connu que les Musulmans s’apprêtent à entamer, prochainement, le mois de Ramadan ; laquelle préparation s’accompagne des louanges adressées à Allah et d’une fierté intérieure. Car, c’est pendant le mois de Ramadan, de l’année 13 de l’Hégire, qu’Allah a envoyé Muhammad, sallā Allahu ‘alayhi wa sallam, comme Messager à l’humanité entière, comme guide « appelant (les gens) à Dieu, par Sa permission; et comme une lampe éclairante.» (al-Aḥzāb : 46), et ce en débutant la Révélation du Coran.

2. Allah choisit donc ce mois-là, de cette année-là, car la lumière évidente y a jailli, un événement majeur y a eu lieu, corrigeant le système sociétal et la pensée. Allah lui a accordé un mérite qu’Il a connu, voulu et réservé au point de le relier à un souvenir important chez les Musulmans, en l’an 2 de l’Hégire, lorsque les Musulmans ont commencé à avoir leur indépendance dans leur Cité (Médine), au sein de leur Communauté. C’était lorsqu’ils se sont débarrassés de la persécution des polythéistes et de leurs troubles.

3. Aussi, Allah leur a prescrit, pendant ce mois-ci de chaque année, le jeûne comme un acte rituel par lequel ils s’élèvent de la bassesse du monde matériel vers l’apogée du monde spirituel.

4. Allah a fait du jeûne un moyen d’acquérir la moralité angélique pour se débarrasser des contraintes corporelles. Il indique ceci en faisant suivre le verset de l’obligation du jeûne et disant : « Le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens et preuves claires de la guidée et du discernement … » (Al-Baqara: 185). Ceci montre la correspondance entre la fixation de ce mois-ci et l’accomplissement de cet acte rituel.

5. Considérer le jeûne parmi les piliers de l’Islam, [méditer] ce qu’il contient de sagesse évidente visant à purifier l’âme et à l’éduquer à dominer les forces corporelles, est un principe établi et indéniable. Nous n’avons pas besoin de le rappeler davantage aux Musulmans. Cependant, ce qui a besoin d’être rappelé et mis en évidence, pour beaucoup d’entre eux, ce sont les états (aḥwāl) qui doivent accompagner le jeûne pour qu’il soit réalisé, par le Musulman, conformément aux finalités religieuses voulues.

6. Le jeûne est un acte d’adoration qui a été prescrit pour réaliser des hautes finalités et des sublimes buts, relevant de la « sagesse pratique », qui vise à purifier l’âme, à l’aider à minimiser les difficultés et à s’endurer pour acquérir la moralité angélique.

7. Son essence est de s’abstenir des plaisirs intrinsèques à la matière de la structure corporelle qui empêche l’élévation de l’âme. Sa finalité est d’affaiblir les forces matérielles pour que les rayons de la lumière spirituelle sortent de ses pores.

8. Mais, vu la difficulté, lors de cette abstinence, à combattre ces forces dominatrices, la Charī‘a s’est contentée du degré dont ne peut être exempt l’effort nécessaire d’accomplir cet acte. Elle considère toute difficulté supplémentaire, que connaîtrait le jeûneur, comme une excuse donnant droit à la dérogation de ne pas accomplir cet acte, tant que cette difficulté accidentelle lui est concomitante ; et ce afin que le Musulman accomplisse les actes d’adoration, [en étant] désireux, motivé et non-harassé par l’accumulation de difficultés.

9. Le verset coranique qui prescrit le jeûne indique ceci: « Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. – Dieu veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous,!» (al-Baqara : 185).

10. Ce qui est retenu des difficultés susceptibles d’annuler l’acte d’adoration n’est pas le maximum du sens couvert par le mot « difficulté » (mašaqqa), car la difficulté se divise, selon les Savants, en trois catégories :

– Une catégorie au plus haut degré de difficulté,
– Une catégorie au plus bas degré de difficulté, comme une douleur minime d’un doigt ;
– Une catégorie médiane, entre les deux.

11. On a fixé, dans la Charī‘a, des « difficultés » qui annulent le jeûne. Ce que la Charī‘a ne l’a pas précisé sera examiné par le Jurisconsulte qui doit chercher le minimum des difficultés établies par une preuve légale. Ensuite, il doit regarder ce que la Charī‘a n’a pas déterminé et le joint à la catégorie correspondante [parmi les trois citées].

12. La règle usūlī (relevant des fondements du droit musulman) stipule : « La difficulté conduit à la facilitation ». Allah nous a informés, lorsqu’Il a prescrit le jeûne, qu’Il veut de nous la facilité. Il a confirmé [ce principe] par le verset : « Il ne veut pas de vous la difficulté (Al-Baqara : 185).

13. La facilitation est une dérogation : c’est-à-dire remplacer la règle légale liée à une difficulté par une facilité à cause d’une excuse, à condition de trouver une raison, liée à la règle d’origine. La dérogation s’applique alors et la transfère en facilité.

14. Il est connu que la difficulté est l’obligation ou la prohibition ; et que la facilité est l’autorisation. Ce qui est choisi parmi les avis des Usūlī-s est que l’analogie s’applique aussi aux dérogations ; et c’est l’avis de l’Imām Mālik et de la majorité des Savants.

Traduction N. al-Madani.
20 avril 2020.

Le sens d’ Al Mu’min (le croyant)

Le sens d’ Al Mu’min (le croyant)

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Dans de nombreuses traductions françaises du Coran, « al mu’min » est traduit par le terme « croyant » ou encore « véritable croyant ». Dérivé de la racine AMN, il décrit un état de foi, de confiance, de fidélité, et un sentiment de sécurité. Et c’est en effet ce que ressent en son for intérieur celui qui est rempli de foi.

« Les véritables croyants (mu’minun) sont ceux dont les cœurs palpitent à la mention d’Allah » S.8 V.2

Rappelant que le terme mu’min est un participe actif de 4ème forme, `Ubayd Allah Gloton (Allah yrahmu) apporte un éclairage supplémentaire en le définissant comme « celui qui met en œuvre en toute confiance, d’une manière indélébile et permanente, les possibilités qu’Allah a déposé en lui ». Au point que Sidi `Ubayd Allah a fait le choix dans son essai de traduction du Coran (éditions Al Bouraq), de traduire al mu’min par « celui qui met en œuvre le Dépôt confié ».

En synthétisant l’ensemble de ces significations, on peut dire que le mu’min est celui qui réalise un haut degré de foi en son cœur, tenant à la Certitude (al Yaqin), tout en la vivant dans l’excellence de ses actions (au sens d’Al Ihsan).

« Ceux qui mettent en œuvre le dépôt confié (al mu’minun) sont seulement ceux qui le font par Allah et Son Messager, et qui ensuite n’ont jamais été remplis de doutes, et se sont évertués dans le chemin d’Allah avec leurs biens et leurs âmes. Ceux-là sont les véridiques » S.49-V.15

Ainsi le mu’min a parfait l’intérieur – al bâtin (en son cœur) et l’extérieur – az zahir (par ses actions). Par sa foi pure il réalise en ce monde « le dépôt confié » selon le degré qu’AL MU’MIN (S.59 V.23) a voulu pour lui.

Allahu a`lam