Bien que son auteur soit inconnu, ce poème a toujours fait le délice des membres de la voie madaniyya qui le déclament souvent. Concis et expressif, ce poème dépeint la sincère souffrance qu’éprouve le croyant, éperdument épris des bienfaits d’Allah. L’auteur y exhorte tout amoureux à être entièrement « éteint » dans la mahabba du Seigneur, pour ne plus voir que Lui avant de fusionner avec Sa miséricorde. Le rythme intérieur de ce poème provoque des mouvements extatiques, manifestant le désir ardent de se rapprocher de Lui, subhānahu wa ta‘ālā.
1.Mon œil ne peut regarder autre chose que Votre beauté,
Hormis Vous, rien ne me traverse l’esprit.
2.Si je parle, mes mots disent Votre beauté
Si je me tais, mon esprit Vous rejoint.
3.Vous aimer m’est devenu seconde nature, sans contrainte.
En l’homme, la nature est à jamais immuable.
4.Mon cœur se languit de Vous, il me répond :
« Je n’ai nulle patience, je ne peux attendre »
5.Je ne pourrai point patienter à moins que mes yeux puissent, un jour, Vous voir;
Par votre amour, je meurs et je ressuscite
6.Nous paraissons deux, en vérité nous sommes Un,
Oui, tout, de votre beauté, apparait
1. ‘Aynī li-ghayri jamālikum lā tanḍhuru
wa siwākmu fī khāṭirī lā yakhṭuru
2. fa-idhā naṭaqtu fa-fī ḥadīthi jamālikum
wa idhā sakattu fa-fīkum atafakkaru
3. ḥubbī la-kum ṭab`un min ghayri takallufin
wa ṭ-ṭab`u fī l-insāni lā yataghayyru
4. ṣabbartu qalbiya ‘ankumu fa-ajābanī
lā ṣabra lī lā ṣabra lī wa lā ‘aṣbiru
5. lā ṣabra lī ḥattā yarākum nāḍhirī
wa ‘alā maḥabbatikum ‘amūt wa uḥsharu
6. ithnāni naḥnu wa fī l-ḥaqīqati wāḥidun
bal kullu shayin min jamālika yaḍhharu
Allah Allah Allah Allah yā Mawlānā
Allah Allah Allah Allah yā Rabbanā
N. al-Madani,
Zawia madaniyya, Paris. 27 mai 2012.