Entre deux amours

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Entre deux amours

Ahmad b. Sa‘īd al-‘Ābid rapporte que son père dit :

A Kūfa, fut un jeune homme complètement épris dans l’adoration. Il ne quittait point la mosquée. Son visage fut beau, sa taille magnifique et sa carrure ravissante.

[Un jour], une belle femme, sage, le vit et tomba amoureuse de lui. Cela dura un moment.

Un jour, elle se tint sur le chemin de la mosquée et lui dit :

– Ecoute-moi ! puis fais ce que bon te semble.

Sans lui adresser un mot, il poursuivit son chemin. Elle se tint alors sur son trajet de retour.

– Ecoute-moi ! lui dit-elle.

Il s’arrêta un long moment. Puis il répondit :

– C’est un endroit qui pourrait éveiller des soupçons. Je n’aime pas faire l’objet de pareils soupçons.

– Par Dieu, je n’en suis pas arrivée là sans connaître ton statut. Qu’Allāh me préserve des soupçons des gens. Ce qui me conduit à te rencontrer pour te confier ces paroles est ma crainte que les gens ne les amplifient ; alors que vous, adorateurs ! vous êtes tel un cristal : la moindre souillure l’entachera. En vérité, je suis éperdument amoureuse de toi. Craints-Dieu en moi et en toi.

[Sans dire un mot], le jeune rentra chez-lui. Il voulut prier. Il resta sans paroles. Il prit une feuille, traça des lignes et quitta sa demeure. Trouvant la femme au même endroit, il lui donna la missive et retourna chez lui.
Ce fut écrit :

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Madame, sachez que si le serviteur désobéit à Allāh, exalté soit-Il, ce dernier fera montre de magnanimité. Si le serviteur reprend le péché, Allāh le couvrira de son pardon. Mais si l’homme persiste dans les péchés, Allāh se mettra dans une colère qui fera rétrécir les terres et les cieux, [et ravagera] les monts et les bêtes. Qui supporterait Sa colère ? Si vos propos sont infondés, je vous rappelle un jour où « le ciel sera semblable au l’airain fondu, et les montagnes à des flocons de laine cardée » [Les Échelons, al-Maۦāriğ, v. 8-9]. Ce-jour-là, les peuples se prosterneront devant la force du Tout-Puissant.

Si toutefois vos propos sont véridiques, je vous indique un médecin de guidance qui pansera tes blessures et soignera tes douleurs chroniques. C’est Allāh, Seigneurs des univers. Dirigez-vous vers Lui avec des bonnes et sincères intentions, car je suis préoccupé de vous par Son dire «Avertis-les du Jour de l’échéance finale : les cœurs seront soulevés, jusqu’à serrer les gosiers,
Les injustes affligés n’auront point d’amis zélés ni d’intercesseurs susceptibles d’être entendus.

Dieu connaît les regards jetés à la dérobade
Et ce que recèlent les cœurs
» [Ġāfir, L’Indulgent, v. 18-19]. Comment échappera-t-on à ce verset ?

Quelques jours plus tard, elle se tint à nouveau sur son chemin. L’ayant vu de loin, il voulut revenir sur ses talons pour l’éviter. Elle lui dit :

– Oh, jeune-homme ne revins pas. Dès aujourd’hui, point de rencontre ; sauf Demain, devant Allāh, exalté soit-Il. Puis, elle se fondit en sanglots :

– J’implore Allāh, possédant les clefs de ton cœur, qu’Il te facilite toute chose difficile. Lui répondit-il.

Elle le suivit et lui demanda :

– Prodigues-moi une homélie que je porterai ; apprends-moi un commandement que je suivrai.

– Je te conseille de te préserver contre toi-même. Je te rappelle le verset : « C’est Lui qui vous rappelle durant la nuit
Il sait ce que vous avez accompli dans la journée»
. [Le Bétail, al-Anۦām, v. 60].

Elle baissa la tête, pleura des larmes plus chaudes que les premières. Raisonnée, elle se mit à adorer Dieu et ne quitta plus sa maison jusqu’à ce que la mort s’ensuive.

Après sa mort, le jeune se rappela d’elle et pleura. Lorsqu’on lui demanda :

– Pourquoi pleures-tu alors que tu lui as brisé tout espoir en toi.

– Au début, j’ai perdu tout espoir. J’ai épargné cet acte de chasteté auprès d’Allāh. Or, j’aurais honte de lui réclamer cet acte, [au jour du jugement dernier], confié auprès de Lui.

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