Dans l’édifice du soufisme authentique, l’amour est le principal pilier. Lors du cheminement, cet amour est à la fois destination et véhicule. Tout disciple s’appliquera à l’atteindre et à s’en abreuver afin d’avancer dans la marche vers Allah. L’amour conduira à l’extinction du disciple. Face à Allah, nul être. L’auteur anonyme de ce poème chante l’amour divin et le compare à l’extinction en Lui.
Votre amour mêlé de nostalgie dévorante a fait vibrer mon immobilité ;
Et à cause de vous mes détracteurs m’avaient violenté ;
Ils m’avaient laissé étendu, mort dans la cité.
Et m’avaient fait jurer de ne pas déserter le sommeil en leur absence.
Je croyais que leur absence n’allait pas durer longtemps et qu’ils allaient vite revenir vers moi, mais j’avais déchanté, car leur absence s’était éternisée.
O ! Si d’amour pour vous, je rendais l’âme, par Allah, lavez-moi avec mes larmes.
Puis, faites l’appel de la prière [[Il s’agit de la prière funèbre qui est un (farz kifāya) devoir de suffisance ; c’est-à-dire qui suffit que quelques la fassent pour que les autres (musulmans) présents s’en trouvent déchargés. Lors de cette prière funèbre (salāt aljanāza), on doit proclamer quatre fois : Allah est le plus grand ! entre une proclamation (takbira) et une autre. On priera pour le trépassé ; après quoi, on saluera (al-salamu alykoum). Il faut faire remarquer que la prière funèbre ne comprend ni génuflexions, ni prosternations. ]].
Et dites : « Voici un amoureux mort d’amour et d’attribution ! ».
Aux jardins des amoureux, conduisez-ma civière funèbre ; Ils seront mes voisins et par leur voisinage, ranimez-moi.
O ! Hommes purs et vous, vous qui m’a avait fait ingurgité la boisson mortelle (dans un verre) découlant de votre éloignement, soyez indulgent envers celui qui est dévoré de passion pour vous et qui est resté debout (quand même) devant votre jardin éloigné.
Et puis accordez à mon esprit de s’enfouir dans mon tombeau.
Oh ! Comme je serais bien heureux, si vous pouviez- alors me rendre visite!
(Enfin), expliquez mon affaire aux hommes, peut être seraient-ils bienveillants à mon égard,
Quand ils l’auront comprise ?