Extrait de l’œuvre attribuée au Maître, rédigée
par ses disciples, wa ALLAH A‘lem[1]
El Ghunya li Tàliby Taryq El HAQ, ‘Azza wa Djella ou « Ce qui
convient à ceux qui sont en quête de la voie du JUSTE,L’Omnipotent sans nul
autre pareil, L’Omniprésent par Sa Grandeur, Le Magnificent »…Toute traduction
est trahison, dit l’adage scolastique, c’est la raison pour laquelle il est
préférable de suggérer des « interprétations » du texte, en français, sans
prétendre à une « traduction » rendant le « sens original », mais suggérant des
réflexions. Cela pour deux raisons : l’ouvrage est un compendium de
hadyth et versets coraniques (qui seront mis en exergue), brièvement
commentés par le Maître, et, en second lieu, la traduction littérale pose le
problème de l’interprétation des concepts. Déjà le titre de l’ouvrage
nécessite une « interprétation » des concepts arabes Ghunya,
tàliby,taryq,haq, ‘azza et djella ; le dictionnaire « lexis » d’Ibn
Mundhzùr, radya ALLAH ‘anhu, le « Lisàn El ‘Arab », en permettrait
les signifiés, préconisés ici. Avec l’Aide de Dieu, subhànaHU wa Ta‘àlà,
il est, donc, proposé dans ce qui suit, une interprétation des sections-façl
concernant le mois de Sha‘bàn (extrait du livre édité en langue arabe par la
Mektaba Esha‘bya –Beyrouth –1970, tomeI pages187-191)…
L’intérêt de cette œuvre réside en ce qu’elle apporte de riches enseignements,
en matière de fiqh-droit, adab-au sens de « morale », taçawwuf-
sciences des Maîtres « soufis », plus correctement « çoufy », en
la Mystique islamique (harmonisant :« ésotérique-bàtyn » et « exotérique-dhzàhir »).
Du IXème siècle au XIIIème siècle, Baghdad fut le centre des études et
recherches en tout domaine, de la connaissance, chaque siècle ayant son « Muhy
Eddyn- Revivificateur de la religion » (mujaddid-actualisant, selon
un célèbre hadyth). Muhyeddyn est le surnom par lequel les contemporains
de Sidi ‘Abdelqàdir le désignaient. Ainsi l’on trouve dans ce livre, cités en
référence, les enseignements des Sheykh- Maîtres,radya ALLAH ‘anhum,
tels El Junayd et El Mouhàssiby (IX ème siècle), Abù Naçr Esserràj ,El Mekki ,
El Hallàj et Ibn ‘Atà’ Ahmed (Xème siècle), Qushayry et Hujwayry(XI ème), entre
autres, ou ses contemporains Zamakhchary…dont il sera donné quelles que modestes
références.
A l’instar de ces Maîtres, Sidi ‘Abdelqàdir dénonçait les « errances » de
certains mystiques et certains « rationalistes », tout comme le fit son aîné El
Imàm Abù Hàmid El Ghazaly, et son célèbre « Ihyà ‘ulùm
eddyne »-Revivification des sciences de la religion, rejetant tout
« anthropomorphisme » des concepts philosophiques, concernant Dieu, SubhànaHU
wa Ta’àlà. De même, comme son prédécesseur Ibn ‘Aqil (XI ème siècle), se
référant à l’école juridique de l’Imàm Ahmed Ibn Hanbel, il préconisait,
cependant, d’utiliser « la raison » , sans taqlyd-imitation scrupuleuse,
menant à la vénération excessive des hommes et l’abandon des preuves-
ta‘dhzym errijàl wa terk el adilla. (ce qu’enseignait, aussi El Ghazàly)
.Ainsi, il citait les enseignements des Maîtres de toute école-madzhab,
les Shàfiites, les Malikites, les Hanifites, malgré les « dissensions »,
générant, parfois, des « émeutes » dans Baghdad. Un autre Muhyeddyne lui
succèdera, Sidi Ibn El ‘Araby(1165-1240)Radya
ALLAH ‘anhum …
On consultera, avec bénéfice, les ouvrages
suivant, contenant des notes précieuses sur la vie du Maître et les « mouvements
intellectuels » de son siècle :
·
Muhammed Ali
Aïni : Abd-Al-Kadir Guilàny/Ed.Paul Geuthner-Paris 1967
·
George Makdisi :
Ibn ‘Aqyl /Institut Français de Damas-Maisonneuve-Damas 1963
·
Collectif sous
la direction de M.Chodkiewicz : Ibn ‘Arabi, Les illuminations de la Mecque-Ed.Sindbad-Paris
1988
Ci après, copie de l’original,
quatre pages…(le titre du chapitre Fadhl shahr Sha‘bàn, et son
introduction par des hadyth, étant en bas de la page 186, non photocopiée)
[1]
Michel Chodkiewicz, auteur, notamment d’une traduction partielle des
Mawàqif (Ecrits spirituels de l’Emir Abdelkader-Seuil1980), très
versé en les enseignements du Maître de Baghdad (XIIème siècle), m’avait
fait cette remarque, il était (en 1980) directeur des Editions du Seuil.
La plupart des Sheykh de nos Zàwya Qadirya considèrent El Ghunya
comme l’œuvre de Sidi ‘Abdelqàdir qaddassa ALLAH sirrah, au même
titre que le célèbre El Feth Errebbàny…
Façl-section
Sha‘bàn,pages 187-191
Mewlànà
‘Abdelqàdir El Guilàny, radya ALLAH ‘anhu, enseigne :
·
Abù Hurayra, radya ALLAH ‘anhu[1]rapporte
ce propos du Prophète ‘aleyhi eçalàt wessalèm( jeûnant durant ce mois) :
« Sha‘bàn est mon mois, Radjab celui de Dieu et Ramadhàn celui de ma umma[2] ;
Sha‘bàn est le mois « absoluteur », Ramadhàn, le purificateur »,et, par
ailleurs, « Sha‘bàn entre Radjab et Ramadhàn est occulté par les gens, alors
que durant ce mois les actes des serviteurs de Dieu sont « interjetés en appel »
à l’Autorité du Maître des mondes, et j’aime Lui porter mes actes en état de
jeûne-çà’im ».
·
D’après Anas Ibn Màlik radya ALLAH
‘anhu, le Prophète çallà ALLAH ‘aleyhi wa sallama,a dit :« La
supériorité, en mérite, de Radjab sur l’ensemble des mois est telle celle du
Coran sur l’ensemble des « dits », celle de Sha‘bàn est celle de ma mission sur
celle de l’ensemble des prophètes et, celle de Ramadhàn est à l’instar de La
Grâce Divine sur l’ensemble de Ses créatures ». Anas ajoutait « Lorsque
les compagnons du Prophète çallà ALLAH ‘aleyhi wa sallama, observaient le
croissant annonçant Sha’bàn, ils plongeaient dans la lecture du Coran, les
musulmans faisaient largesses de leurs biens pour donner force aux faibles et
aux pauvres, en vue du jeûne de Ramadhan. Les autorités civiles élargissaient
les prisonniers, selon les cas, les commerçants arrêtaient leurs comptes,
scrupuleusement, faisant les grandes ablutions et allant en retraite spirituelle
à l’annonce du croissant de Ramadhàn »
Sha‘bàn, se compose de cinq lettres, shyn, ‘ayn, bà,’alif et
nùn, symbolisant cinq qualités vertueuses : sharaf-dignité, ‘ulw-élévation en
dignité, birr-être véridique en la piété,’ulfat-amitié sincère, nùr-lumière
(en la vision interne chez l’être). Ceux sont des dons de Dieu SubhànaHU wa
Ta‘àlà , gratifiant le serviteur en ce mois. C’est le mois ouvrant
l’aisance, durant lequel affluent les Bénédictions et prospérités (divines-barakat),
s’estompent les fautes et sont absouts les péchés. L’on fera des
prières-bénédictions (autre sens de çalàt), durant ce mois, fréquemment,
à l’attention de Mouhammed-Le Loué çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, qui
est La créature par excellence, car c’est le mois de la çalàt sur
le Prophète, l’élu préféré, choisi –El Moukhtàr ; Dieu SubhànaHU wa Ta
‘àlà enjoint (CoranXXXIII/56)
les croyants de faire cela, à l’instar de Ses propres çalàt et
celles de Ses Anges, sur le Prophète, la çalàt divine est Miséricorde,
celle des Anges, intercession et absolution et celle des croyants, prière-du‘à’
et louange-thanà’[3].
·
Moujàhid[4]rahimahu
ALLAH, disait : « La çalàt de la part de Dieu est tewfyq et
‘içmat –Assistance, concours que Dieu accorde à l’homme et protection exemption
de Sa part ; la çalàt des Anges est aide et triomphe, celle des croyants
scrupule et dignité.
·
Ibn ‘Atà’[5]
disait : « La çalàt sur le Prophète, est de par Dieu el waçlat- lien, par les
Anges, erriqqat-compassion et par les croyants , agrément et amour »
·
Un autre a dit : « La çalàt du MAÎTRE, Dieu,
Tabàraka wa Ta’àlà,sur son Prophète, çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama,est
magnificence ; celle des Anges la manifestation de la Grâce, et celle de la
umma, quête de l’intercession auprès de Dieu »
Le Prophète, çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, a
dit : « quiconque dit une çalàt sur moi, Dieu la décuple sur lui ». Il
est recommandé à tout croyant doué de jugement et persévérant, de ne pas
l’oublier en ce mois, mais s’apprêter à l’accueil du mois de Ramadhàn, se
purifiant de ses péchés, revenant vers Dieu, s’approchant humblement de LUI,
sollicitant la voie d’accès à Sa Mansuétude par celui à qui est dédié ce mois
de Sha’bàn, Mouhammed-Le Loué çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, afin que le
cœur soit purifié de toute altération, et sera soigné le for intérieur-
sirr, de tout mal.
Il ne faut pas surseoir et remettre au lendemain,
cette préparation, car les jours sont de trois sortes spécifiques : hier, qui
est ajal- échéance des actes, aujourd’hui qui est ‘amal-action et
demain qui est amal-espérance, tu ne sais si tu y accèderas ou non. Hier
est annonce exhortation, aujourd’hui est récolte des bénéfices des œuvres,
demain est incertitude. Tels sont, aussi, les trois mois (qui se suivent) :
Radjab est passé et parti sans retour, Ramadhàn est attendu, tu ne sais si tu le
vivrais ou non, Sha’bàn, médian, récoltes y les bénéfices de la piété ; le
Prophète, çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, a répondu aux sollicitations
inquiètes du fils de ‘Omar radya ALLAH ‘anhu, : « Veilles à préserver
les bénéfices de cinq choses avant cinq autres : ta jeunesse avant ta
décrépitude, ta santé avant ta déchéance physique, ta richesse avant ta
pauvreté, ton temps libre avant tes occupations, ta vie avant ta mort »
Façl-section sur Leilatu El Barà’a-la nuit de
l’absolution , et ce qui la caractérise comme miséricorde, bénédiction et
gratification
- Dieu, Gloire à Lui‘Azza
wa Jalla, dit : « HàMym, l’Ecrit explicite, Nous l’avons révélé en
une nuit bénie-moubàrakaten » (CoranXLIV)[6]
. Ibn ‘Abbàs, radya ALLAH ‘anhumà, dit : « HàMym, signifie les décrets
divins, concernant tout ce qui est, jusqu’à La Résurrection ; L’Ecrit
explicite, signifie le Coran et la nuit bénie, la nuit de la mi-Sha‘bàn, et
c’est la nuit de la barà’at-absolution. » Ceci fut dit par de nombreux
exégètes, sauf ‘Ikrima[7],
qui dit : « c’est la nuit d’elqadr-évaluation »
(en référence à la sourate XCVII, ce qui
semblerait confirmé, d’après lui, par le verset 4, nuit durant laquelle
tout est décrété…de nombreuses traditions la désignent comme la 27ème
nuit de Ramadhàn).
En de nombreuses occurrences, dans le Coran , Dieu , Gloire à LUI, qualifie par
moubàrak différents sujets , ou objets
(de la Révélation ; le Maître explique, dans ce
qui suit, les différents signifiés coraniques du concept moubàrak,
donnant les références des versets et hadyths, adéquats…):
- Le Coran est un
écrit, rappel-dzikr, moubàrak
(VI/92,155),et par sa
« barakàt » (au sens de dons
divins, bénédictions et grâces), celui qui le lit, y croyant
fermement, atteindra son but, sa rectitude, sera exempté de l’enfer, grâce
qui s’étendra autour de lui, pour ses ascendants et descendants. Le Prophète
çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama , a dit : « celui qui lit le Coran,
en observant l’écrit, Dieu allègera les tourmentes de ses parents,
fussent-ils mécréants » - L’eau est un don
divin moubàrak ( Le Maître cite,
entre autres, le verset 9 de la sourate L ; cf aussi, VI/99 ;XIII/17 ;
XIV/32 ; XXXI/10…plus d’une centaine de versets, dans ce sens).
C’est par sa barakat qu’est « la vie » de toute créature
(Coran XXI/30 :verset, entres autres,
précisant que l’eau « induit » la vie de toute créature-dja’alnà mina el
mà’i kull shey’in hayya, ce qui est différent des interprétations
bibliques de la genèse des êtres vivants ; le Maître , professeur de
l’université de Baghdad, utilise les connaissances scientifiques de son
époque, biologie de Jàbir Ibn Hayyàn du VIIIème siècle, d’Avicenne[8],
du Xème siècle, entre autres : les quatre éléments constituant les êtres
vivants, dont l’eau, et les propriétés de ces « humeurs » qu’elles
induisent, qu’il qualifie, ici, de moubàrakat…). Il est dit
que l’eau a dix propriétés qualitatives, inductives :erriqqat-douceur,
ellynu-fluidité,souplesse et tendresse, elquwwat-puissance
ou force potentielle, ellisàn-faconde
(ici, il se peut qu’une « coquille » se soit
glissée dans le texte, rapporté par les disciples ; d’après le contexte, il
s’agirait de latàfat-finesse, subtilité, au sens alchimique
des qualités de l’eau), eççafàwat-pureté ou limpidité,
elharakat-motricité, errutùbat-humidité, elburùdat-fraîcheur,
froidure, ettawàdhu‘-compliance
(qualité de ce qui se conforme au règles, : l’eau se « conformant » à son
contenant, forme et couleur,image d’une sorte d’humilité-tawàdhu‘ ;
en médecine, la compliance est la qualité du patient qui suit
scrupuleusement les prescriptions., dans La Ghunya, le Maître en fait une
des qualités requise des disciples), elhayàt-vie. Dieu,
SubhànaHU wa Ta‘àlà, a doué le croyant, labyb-assidu et
persévérant, de ces qualités : douceur, compassion du cœur ; magnanimité du
caractère ; force de la tà‘at- obeissance à la Loi Divine
(ici,
l’on noterait l’allusion du Maître à la définition de la teqwà-piété,
telle que l’entend son propre Maître El Junayd, radya ALLAH ‘anhu,
dérivant du lexème quwwa : « prendre force et détermination-quwwat, en
obéissant aux hudùd ALLAH, qui est tà’at »[9]) ;
finesse et subtilité de l’âme ; pureté et limpidité des actes ; la
promptitude à l’agir pour le bien ; « l’humidité de l’œil »
(expression expriment la compassion, ne
serait-ce que par le regard porté sur autrui) ; froideur à l’égard
des transgressions ; l’humilité auprès des créatures ; la revivification à
l’écoute du JUSTE. - L’olivier est
désigné comme arbre moubàrak, par Dieu, ‘Azza wa Jella, dans
Son dit : min shajaratin moubàrakatin zeytùnatin(XXIV/35).
C’est le premier arbre dont s’est nourri Adam ‘aleyhi essalàm, après
sa chute : arbre procurant aliment et huile, pour s’éclairer, tel que cela
est signifié par le Coran (verset 20 de
la sourate XXIII. Ensuite, Mewlànà ‘Abdelqàdir revient sur les sens
« ésotériques », qu’il développe, que reprendra Esheykh El Akbar, radya
ALLAH ‘anhumà. Ibn El ‘Araby a reçu « l’investiture » –khirqa des
mains d’un disciple de Sidi ‘Abdelqàdir, étant entendu que l’événement est
d’ordre « intemporel », Sidi ‘Abdelqàdir quitta notre monde physique en
1167, alors que naissait Muhyeddine Ibn el ‘Araby en 1165[10]…).
Par ailleurs, il a été dit que l’arbre moubàraka, est Abraham
‘aleyhi essalàm, le Coran, la foi,ou encore, c’est l’âme quiète du
croyant nefs mutma’inna ordonnant le bien à l’instar des
prescriptions divines, se préservant des actes répréhensibles, s’en
remettant paisiblement aux Arrêts divins-qadar, convenant des Décrets
et Ecrit divins-mà qadhà wa satara[11]. - Jésus, ‘aleyhi
essalàm,est désigné, dans le Coran comme moubàraken
(citant verset 31/sourate XIX) , par sa barakat eurent
lieu : la fructification du palmier sec, pour sa sainte mère Marie,
‘aleyhà essalàm ; jaillit l’eau sous elle , afin qu’elle se désaltère et
s’alimente des dattes mûres, en secouant le fût du palmier(versets23-26) ;(Jésus)
guérit l’aveugle et le lépreux , rendit la vie aux morts par ses prières à
Dieu, et autres bienfaits et prodiges
(conformément à la Révélation coranique III/49 ; V/110 ). - La Kaaba ,
premier temple érigé, pour l’Humanité, à la Mekke-Bakka,est moubàraken,
et par sa baraka : quiconque y entre, chargé de lourds péchés, en
sort gracié ; ce lui qui s’y trouve, est en sûreté
(d’après III/96-97) , celui qui y
entre, croyant sincère, comptant sur l’Aide Divine-muhtaseb
(de ihtasaba- hasbyà ALLAH-IX/129)
, s’en retournant vers Dieu, Dieu le préservera des
tourments, agréera son repentir et lui pardonnera ses fautes. D’autre part,
il est dit que cette « assurance de sécurité », pour celui qui entre dans la
Kaaba, consiste à être préservé des nuisances, des dommages, de celui qui en
fait en ce lieu sacré-haram tant qu’il s’y trouve. Ainsi sont
prescrits les interdits, formels, de chasser et tuer tout gibier, couper les
arbres, par respect vénérable du à la Kaaba(allusion
aux versets coraniques sur la sacralité et inviolabilité des
territoires autour de la la Mekke, Sanctuaire consacré-Haram ;
Médine en étant un deuxième-elharameyn.V/1,2,95,97, entre autres) .
La vénération due à la Kaaba est pour Dieu, celle due à La Mosquée[12]est
pour la Kaaba, celle due à la Mekke est pour La Mosquée et celle au
Haram-Sanctuaire consacré est pour la Mekke.
Tout comme il fut dit : la Kaaba est orientation-qibla , pour
les gens de La Mosquée, elle même orientation pour ceux de la Mekke, la Mekke
l’est pour les gens du « territoire sacré »-El Haram, qui est orientation-qibla
pour les habitants de la Terre ( réf.
Versets 143 à 158/II).
Ce qui fait que (Dieu) ait nommé Makka, Bakka,
c’est l’empressement des foules de gens ( qui y affluent) : leurs pieds se
poussent-tedfa‘ et se repoussent-tedra’. Ainsi, Bakka et Makka
désignent, indifféremment, la même chose, tout comme c’est le cas
(où mîm et bà
entrent dans l’orthographe d’un même mot,
désignant la même chose)) pour kamad et kabad= tristesse ou
affliction, làzib et làzim= nécessaire[13].
De cela ( c’est à dire :
tout ce qui est dit sur « leïla
moubàrakat » nuit bénie-gratifiante), fut nommée Leïlatu el
barà’at, moubàrakat= la nuit de l’asolution, bénie-gratifiante , en ce qui
s’y révèle de miséricorde-rahmat, grâce-barakat, générosité-khyr,
faveur clémente-‘afw, rémission des péchés-ghufràn, pour
l’humanité-ahl el’ardh. (suivent des
hadyth , authentifiés par des « chaînes de transmetteurs reconnus»=isnàd ,et
des propos de la famille du Prophète)
·
Le Sheykh Abù Naçr nous apprend, à ce propos
(suit une chaîne de transmission de
hadyth, l’authentifiant), selon ‘Aly ben Aby Tàlib[14]
radya ALLAH ‘anhu, que le Prophète çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama,
a dit : « La nuit de la mi-Sha‘bàn, les Grâces Divines se répandent sur le
ciel terrestre[15](signifiant
une « proximité », « intimité », avec les êtres huamins). Dieu,
Gloire à Lui, pardonne les péchés à tout musulman, sauf à l’associateur=mushrik
ou le rempli de haine=mushàhin, ou qui rompt les relations de famille=qàti‘
rahm, ou une femme lubrique ».
·
Abù Naçr rapporte, selon un isnàd
aboutissant à ‘Aïsha[16]
radya ALLAH ‘anhà,ce qu’elle apprit du
Prophète ‘aleyhi eçalàt wessalàm, lors d’une nuit de la mi-Sha‘bàn, alors
qu’il pratiquait la çalàt dans leur chambre : « Je m’approchais de
lui, posant mes mains sur ses pieds, alors qu’il était en prosternation,
j’appris, ainsi, de ses prières-dou‘à’, s’adressant à Dieu :
Ma
personne[17]
et ma forme humaine se sont prosternées devant Toi , mon for intérieur a foi
en Toi, je Te suis obligé pour Tes Bienfaits et reconnais, auprès de Toi, mes
fautes. Je fus injuste à mon propre égard et Te demande pardon, nul autre que
Toi pardonne les péchés. Ta Magnanimité est mon recours contre Ton Châtiment, Ta
Miséricorde contre Ta Sanction ; je me réfugie en Ton Agrément généreux contre
Ta Colère,et en Toi de Toi ; je ne sais concevoir aucune louange pour Toi, Tu es
tel que Tu T’es Glorifié
·
‘Aïsha, radya ALLAH ‘anhà, ajouta : « Il
,çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, demeura ainsi, se levant et se prosternant,
jusqu’au matin, j’examinais ses pieds qui enflaient et lui dis : je te conjure
que je sache, Dieu ne t’a-t-Il pas pardonné de tes péchés, les premiers et les
derniers[18],
n’a-t-Il pas fait cela de toi, ne l’a-t-Il pas fait, na l’a-t-il pas fait ?-Ô
‘Aïsha, répondit-il, çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama ,ne serais-je pas un
serviteur reconnaissant ? Sais-tu ce qu’il en est durant cette nuit ?-
Qu’y-a-t-Il ?répondis-je.-Durant cette nuit, répondit çallà ALLAH ‘aleyhi wa
sellama, sont décrétés : la naissance de tout enfant dans l’année, de tout décès
d’être humain , l’attribution de leurs heur et fortune ;leurs agir et actions
sont soumis à l’Autorité Suprême.- Ô Messager de Dieu, dis-je, nul ne peut
entrer au Paradis sans la Miséricorde de Dieu ?-Nul ne peut entrer au Paradis
sans La Miséricorde de Dieu, répondit-il.- Même pas toi ?- Même pas moi, dit
çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, si ce n’est que Dieu m’a paré, couvert et
protégé par Sa Rahma[19] .
Puis, il passa sa main sur la tête et le visage. »
Abù Naçr
m’a cité (une autre version du hadyth, d’isnàd différent du précédent) ,
selon ‘Aïsha radya ALLAH ‘anhà, Le Messager de Dieu,çallà ALLAH ‘aleyhi wa
sellama, lui a dit : « Ô ‘Aïsha, sais-tu de quelle nuit il s’agit ?- Dieu et Son
Messager le savent mieux, dit-elle. -C’est la nuit de la mi-Sha‘bàn, durant
laquelle les actes des gens sont « interjetés en appel »( à l’Autorité Suprême
Divine), Dieu libérant de l’Enfer un grand nombre (de « pécheurs »[20]) ;
as-tu fait l’annonce de cette nuit ?- Certes, dis-je. Il se mit en çalàt,
allégeant le rituel en récitant El Hamdu-Louange( la Fàtiha-L’ouverture du
Coran) et une courte sourate, puis se prosterna jusqu’à l’approche de l’aube,
ensuite il se releva et fit une seconde ruk‘at, récitant l’équivalent de la
précédente et se prosternant jusqu’à l’aube. Je l’observais attentivement et
crus que Dieu, Gloire à Lui, avait pris l’Esprit-Rùh de son Messager,çallà ALLAH
‘aleyhi wa sellama ; comme il tardait, pour moi, je m’approchais de lui et lui
touchais la partie de la plante des pieds qui ne touchent pas le sol, il réagit
et je l’entendis dire, en prosternation : « Ta Magnanimité est mon recours
contre Ton Châtiment, Ta Miséricorde contre Ta Sanction ; je me réfugie en Ton
Agrément généreux contre Ta Colère,et en Toi de Toi ; Djalla wadjhuka- Grande
est Ta Manifestation[21],
je ne sais concevoir aucune louange pour Toi, Tu es tel que Tu T’es
Glorifié. »Je lui dis, alors : Ô Messager de Dieu, je t’ai écouté faire mention
en prière, cette nuit ,de ce que tu n’avais jamais fait comme commémoraison
auparavant .-As-tu appris cela ?répondit-il, çallà ALLAH ‘aleyhi wa Sellama.-
Oui, répondis-je.- Alors retiens le et apprends le autour de toi ,car Jibryl,
‘aleyhi essalàm, m’a ordonné de dire ces évocations-dzikr, lors des
prosternations. »
·
Abù Naçr m’a (aussi) rapporté d’après son père
(et un autre isnàd), cet autre version du hadyth de ‘Aïsha radya ALLAH
‘anhà disant : « Une certaine nuit, j’ai cherché le Messager de Dieu,
çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama, et le trouvais au Baqy ‘[22],
les mains levées au ciel. Il me dit, alors que je m’approchais de lui :Aurais-tu
craint d’être délaissée par Dieu et son Messager ?- J’ai cru, lui ai-je répondu,
que tu avais rejoint une de tes épouses. – La nuit de la mi-Sha‘bàn, les Grâces
Divines se répandent sur le ciel terrestre, me répondit-il, Il pardonne alors à
un grand nombre (de « pécheurs »)(cf.notes
16 et 21)
·
D’après ‘Ikrimah , le disciple d’Ibn Abbàs,
rahimahu ALLAH wa Radya ALLAH ‘anhumà, en ce qui concerne le dit de Dieu,
Le Sublime, « Fyhà yufraqu kullu amrin hakymin »(verset
4 de XLIV,cité en introduction de la section, signifiant en substance : En cette
nuit , tout ordre de sagesse est tranché, décidé), « il s’agit de
la nuit de mi-Sha‘bàn, durant laquelle Dieu, Le Sublime, établit l’ordre (des
évènements) de l’année ; Il « tire » les vivants des morts[23]et
décrète qui accèderont-hàdj à la Demeure Divine-Beït ALLAH (Kaaba=Beït ALLAH El
Haram),personne ne leur sera ajouté, ni retranché. »
Ensuite, Sidi ‘Abdelqàdir, Radya ALLAH ‘anhu,
cite des personnages ayant donné leur avis sur la nuit de mi-Sha’bàn, les
grâces et les mérites pour les croyants qui la célèbrent ; pour identifier ces
personnages, qui semblent être contemporains du Maître, ne formulant pas sur eux
La Rahma due aux défunts, l’on se réfèrerait aux ouvrages,
incontournables, d’Ibn Khallikàn (XIIIème siècle)-Wafayàt El A‘yàn, et,
Hulyat El’Awlyà’ d’ El ‘Açfahàny( XI ème)…
Hakym ben
Kysàn , a dit « Dieu se manifeste[24]
auprès de Ses Créatures en la nuit de la mi-Sha ‘bàn, qui célèbre ce mois en
pureté en cette nuit, en a les grâces qui sont dévolues à cette nuit ».
‘Atà’ ben Yasàr, a dit : « (Les décrets Divins)
s’élargissent, en cette nuit, aux activités (des créatures) durant l’année (à
venir) ; ainsi, l’homme partira en voyage, allant du monde des vivants vers
celui des morts (voir
note 24), il se marie, allant du monde des vivants vers celui des
morts.[25]
·
Abù Naçr m’a rapporté, d’après son père, selon
un isnàd de Màlik Ibn Anas, remontant à ‘Âïsha radya ALLAH ‘anhà, qui
disait : « J’ai entendu dire le Prophète, çallà ALLAH ‘aleyhi wa sellama :
Dieu prodigue les bienfaits durant quatre nuits, à profusion, la nuit du
Sacrifice (d’Abraham, ‘aleyhi essalàm)-El Adhà, la nuit de la rupture du
jeûne-El Fitr, la nuit de la mi-Sha‘bàn durant laquelle sont décrétés les
échéances-adjàl et les biens subsistances-erzàq (des créatures) ; il y est
déterminé (le nombre) de ceux qui accèderont au Hadj ; (la quatrième nuit bénie
et gratifiante) est la nuit de ‘Arafat (la waqfat-halte sur ce Mont est
l’essentiel du Hadj), jusqu’à l’appel à la prière (de l’aube)-adzàn. » Saïd
ajoute, selon Ibràhym ben Aby Nadjyh, «il s’agit, en fait, de cinq nuits,
parmi lesquelles la nuit de vendredi. »
·
Abù Hurayra
(cf.note 2) rapporte ce propos du
Prophète, çallà ALLAH ‘aleyhi wa sallama : Jibryl,’alethi essalàm, vint à
moi la nuit de la mi-Sha‘bàn, et m’a dit : « Ô Mouhammed, lève ta tête au
ciel.- Qu’est cette nuit ? lui ai-je demandé.-En cette nuit, Dieu Gloire à Lui,
ouvre trois cents portes d’accès à La Miséricorde-Rahma, Il pardonne à tous ceux
qui ne Lui associent aucune chose, sauf s’il s’agit de sorcier , devin, ivrogne
invétéré, ou celui qui tire profit de l’usure ou la luxure, à ceux là, Dieu ne
pardonnera que s’ils se repentent ».A premier quart de la nuit, Jibryl,’aleyhi
essalàm, apparut et dit « Ô Mouhammed, lève ta tête », et il la leva, (il vit,
alors que les huit[26])
portes du Paradis étaient ouvertes et devant la première porte un Ange
proclamait « Bienheureux celui qui s’agenouille (adorant Dieu) en cette nuit » ;
à la seconde porte, un Ange proclamait « Bienheureux celui qui se prosterne
(devant Dieu) en cette nuit ; à la troisième porte,un Ange qui
proclamait « Bienheureux celui qui prie-dou‘à(Dieu) en cette nuit ; à la
quatrième porte, un Ange « Bienheureux ceux qui évoquent-dzikr(Dieu), en cette
nuit ; à la cinquième, un Ange proclamait «Bienheureux celui qui pleure de
crainte révérencielle envers Dieu, en cette nuit ; à la sixième porte, un Ange
qui proclamait »Bienheureux ceux qui s’en remettent en toute confiance à
Dieu-muslimyn, en cette nuit ; à la septième, un Ange qui proclamait « Y-a-t-il
quelqu’un qui fait demande (à Dieu),il obtiendra ce qu’il attend ?; à la
huitième, un Ange qui proclamait « Y-a-t-il quelqu’un qui demande pardon (à
Dieu), il sera pardonné ?.-Ô Jibril, jusqu’à quel moment ces portes sont
ouvertes ?(demanda le Prophète)- Jusqu’à l’apparition de l’aube, répondit-il.
Puis il ajouta « Dieu, Gloire à Lui, sauve de l’enfer d’innombrable gens
(selon l’expression citée précédemment, note
21) .»
El Hamdu wa Eshshukru
Lillàh
[1]
Compagnon célèbre du Prophète ‘aleyhi eçalàt wessalèm, à qui l’on
doit de nombreux hadyth çahyh (propos prophétique authentifié).
Il était l’un des ahl eççuffat (ou gens du péristyle de la
mosquée de Médine-Coran II/273 ; selon les commentaires, par exemple
ceux d’El Qortoby), des « ascètes » parmi lesquels Abù Hurayra, Abù
Dzer, Bilàl, radya ALLAH ‘anhum. Une des thèses concernant
l’origine du mot çoufy (incorrectement écrit « soufi », avec un
syn au lieu de çàd), stipule que ces gens du péristyle
furent les premiers çoufys : détachement du Monde matériel,
application à l’étude et pratique de la religion Imàn-Islàm-Ihsàn, sans
ostentation (ryà’) ni sollicitation d’autre assistance que celle de Dieu
SubhànaHU wa Ta‘àlà. Cf : les commentaires du verset 273 sourate
II, d’El Qortoby, entre autres, et Ibn Khaldùn (El Muqaddima-
partie «Sciences et Enseignements »tome III de la traduction de
V.Monteil-Sindbad/1978), El Ansàry « Chemin de Dieu »-trad.Serge
de Laugier-Actes Sud.
[2]
Umma que l’on traduit communément par « communauté », a pour
racine « umm » qui signifie, d’après Le Lisàn,
« mère génitrice», « source », « essence », « matrie » serait la
traduction correcte, par opposition à « patrie »=héritage des pères,
matérielle, terrestre. Umma est la matrie ou lien par l’essentiel,
spirituel, ce qui serait conforme au « cheminement vers Dieu » des
« çoufys »…
[3]
Le concept islamique de la çalàt, est difficile à rendre en
français. Souvent traduit par « prière », ce qui signifie en toute
rigueur « demande », acte religieux par lequel on s’adresse à Dieu pour
L’adorer ou L’implorer. Ceci est incompatible avec la doctrine
islamique, car : Dieu Seul Eçamadh-Le RecoursUnique, est adoré (sujùd),
prié et imploré (du‘à), la çalàt rituelle est « être
en présence de Dieu, de çalà- s’approcher, comme si tu le
voyais ». Le Lisàn explique les nécessaires « nuances » dans les
acceptions du terme çalàt, bénédiction, louange, prière…à
l’attention du commun des mortels.
[4]
Moujàhid b.Jobayr Makhzoûmi (VIIIème siècle ap.J.C, de la Mecque),
célèbre commentateur du Coran, cité comme référent par de nombreux
Maîtres, tels Muhàsiby, El Junayd (IX/Xèmes siècles)radya ALLAH
‘anhum.
[5]
Ahmed Ibn ‘Atà’ , ami d’El Hallàj (Xème siècle),radya ALLAH ‘anhumà,
est mort exécuté comme lui (en 922). C’est un des premiers exégètes du
Coran, donnant les signifiés exotériques et ésotériques (Haqà’iq el
Qur’àn). Bien qu’il fut de l’Ecole d’Ibn Hanbel, Mewlànà ‘Abdelqàdir
El Guilàny Sultàn El’Ewlyà, respectait et citait les Maîtres
décriés par cette école « rigoriste », dont le plus célèbre
« pourfendeur des çoufys» est Ibn Teymya rahimahu ALLAH (XIIIème
siècle, qui reconnaissait pourtant les Connaissances et Valeurs d’El
Junayd, ‘Abdelqàdir et Ibn ‘Araby radya ALLAH ‘anhum)
[6]
Cette sourate, débutant ainsi, était souvent récitée par le Prophète
‘aleyhi eçalàt wessalàm, durant les prières rituelles. La « nuit »
dont il est question, est interprétée diversement : Ibn El ‘Araby
radya ALLAH ‘anhu , dans la pure tradition « ésotérique », explique
qu’il s’agit de « binyatu-corps édifié de Rasùl ALLAH çallà ALLAH
‘aleyhi wa sellama, protection de la Lumière solaire du Rouh, qualifiée
de mubàrakat- source de grâces bénissantes, par ce qu’il(Le Prophète)
manifeste comme droiture et justice, de ce fait (cette
« constitution » recevant la Révélation…). Enseignant rigoureux, dans
les célèbres école et université de Baghdad (dont La Nizàmya, où il
donnait des cours, à la demande des Vizir), Mewlànà ‘Abdelqàdir,
insistera sur le qualificatif « moubàrakat »,enseignement
solidement référencé par des hadyths et versets coraniques…
[7]
barà’at ,selon le Lisàn, suggère les sens de « séparation ,
guérison, immunité, affranchissement… », absolution de la part de Dieu,
ou rémission des péchés, serait le sens ; ‘Ikrima est un Maître en la
science du hadyth, VIIIème siècle, hanbalite, souvent cité par Ibn El
Jawzi, pour ses positions contre les hanéfites « ésotérstes »…
[8]
On consultera, à ce sujet : Jàbir Ibn Hayyàn-par P.Kraus-
chapitre « Les Propriétés »-Ed.Les Belles Lettres/Paris 1986 ;
Avicenne-Poèmede la Médecine- par Noureddine et Jahier- chapitreI
Physiologie-même édition, 1956.
[9]
El Junayd-Enseignement spirituel- par Roger Deladrière,
pages61-63-Ed.Sindbad/Paris1983
[10]
Cf.El Futuhàt El Mekkya Tome I, chap32. Edition du Caire
en six volumes ; ‘Abd-Al-Kadir Guilànî-par Mehmed-Ali
Aïni-Ed.Librairie Paul Geuthner-Paris 1967
[11]
Ceci est clairement en référence aux versets 27 et 28, sourate LXXXIX,
âme mutma’inna-qiète ou rassérénée, agréante et
agrée –ràdhya murdhya…
[12]
entourant la Kaaba, désignée par Beït ALLAH el haràm=La Maison Sacrée
de Dieu, unique « temple » sur terre pour les musulmans, les
autres « mosquées », à travers le Monde, ne devant pas être désignées
comme tel. La Mosquée de la Palestine, située à Jérusalem (Aelia, pour
les géographes arabes, tels El Harawy, El Bekri ,et romains) est
désignée par Masjid El’Aqçà aux alentours bénis-bàraknà hawlahu,
d’après l’interprétation, littérale, du verset 1/XVII, et où seule la
Mosquée de la Kaaba est désignée comme Mosquée- Sanctuaire consacré-El
masjid el Haràm..La première qibla-orientation pour la
çalàt, fut Jérusalem-Aelya (ou Ilya), et c’est en l’an II de
l’Hégire que fut prescrit, par le Coran, l’orientation définitive vers
la Kaaba, la Mekke(II/143-158) ; l’actuelle Mosquée d’El Aqçà , dite
d’Omar, fut construite vers l’an 70 de l’Hégire, par ‘Abdelmàlik ben
Marwàn. Par ailleurs, Esheykh El Akbar, Radya ALLAH Ta‘àlà ‘anhu,
commentant le verset 1/XVII, dit « El Mesjid El Haram est le
cœur,réceptacle consacré par le Rùh mis enl’être humain, El Mesjid El
Aqçà (éloigné) est la tête, consacrée par le ‘aql…le « voyage du
Prophète ‘aleyhi eçalàt wessalàm, est en Soi » (du cœur vers la raison),
wa ALLAH a‘lem.
[13]
Le Lisàn donne plusieurs versions, expliquant la désignation de la Mekke
par Bakka : cela dériverait du verbe bakka , signifiant
« rompre le cou », ou « repousser violemment »-zahama ; il
s’ensuivrait que Bakka qualifie la ville Makka, où l’on
rompait les cous des tyrans qui y venaient commettre des exactions
iniques (cf. Histoire de la Mekke, par el ‘Azraqy, et par Ibn
Edhyà’) ; Ibn Mundhzùr, radya ALLAH ‘anhu,l’auteur du Lisàn, opte
pour l’explication donnée par Mewlànà ‘Abd El Qàdir radya ALLAH
‘anhu.
[14]
Seyyidunà ‘Aly qaddassa ALLAH sirrah est pour la grande majorité
des Maîtres le référent spirituel, auquel aboutit la « silsila » =chaîne
initiatique, souvent désigné par « El Imàm ‘Aly El Mourtadhà »=l’agréé
par Dieu, ‘Azza wa Djella, en lien direct avec le Prophète,
‘aleyhi eçalàt wessalàm,désigné, aussi souvent, par « Mouhammed
El Moustafà »=le choisi par Dieu Djallà DjalàluHU.
[15] Lisàn El ‘Arabe cite une version de ce hadyth (occ.nazala),
l’auteur Ibn Mundhzur, radya ALLAH ‘anhu, insiste, pour éviter
tout anthropomorphisme, d’interpréter nazala comme « dispense des
Grâces et Bienfaits Divins », évoquant la rémission des péchés halla.
[16]
Dans un esprit de conciliation, le Maître cite, à présent, suite au
hadyth de référence Seyyidunà ‘Aly, un hadyth dont l’isnàd
aboutit à l’épouse du Prophète, que les fanatiques shi’ites détestent,
alors qu’ils glorifient outre mesure ‘Aly, radya ALLAH ‘anhu,
cousin et gendre du Prophète…Il n’est rapporté, ici, qu’une partie de ce
hadyth (que l’on retrouve dans les recueils de Boukhàry, Ibn Hibbàn,
entre autres), concernant la mi-Sha’bàn ; il est souligné la différence
de sens du mot « prière », utilisé pour traduire de l’arabe çalàt
et du‘à’, « prière » ne concernant en toute rigueur que ce
dernier.
[17]
Sawàd chez les Arabes, signifie shakhç=personne ; d’après
un hadyth essawàd el a’dhzam= la grande personne, désigne
l’ensemble constitué par les personnes obéissant aux même règles .
Lisàn, occ.sawàd
[18]
Il s’agit de l’évocation, par ‘Aïsha radya ALLAH Ta’àlà ‘anhà,
des versets 2-3 /XLVIII
[19]
« taghammadany ALLAH birahmatiH » est ainsi interprétée par Ibn
Mundhzur radya ALLAH ‘anhu, dans le Lisàn…
[20]
pour rendre l’expression littérale idiomatique :dont
le nombre atteint celui « des poils d’un troupeau gardé par un chien »,sens
choisi, ici, à moins que « sha ‘ru ghanam kalb » désigne un
« troupeau » célèbre à l’époque, ce qui reviendra dans de nombreux
hadyths et propos de personnages que citent Sidi ‘Abdelqàdir Rdya
ALLAH ‘anhu, dans la suite de cette section…
[21]
« Wadjhu ALLAH » est une expression qui a donné lieu à de
nombreux commentaires (cf. LV/27), pour dénoncer les
« anthropomorphismes », lorsqu’on traduit wadjh par « face ,
visage ». Le Lisàn insiste sur cela, comme le verset 27/LV
expliquant djalàl et ikràm de l’attribut Divin wadjh…
[22]
El Baqy’ Cimetière à Médine, situé près de la Mosquée du
Prophète, où reposent de nombreux Compagnons du Prophète, des Erudits et
des « héros » des débuts de l’Islàm, ainsi que des Ewlyà’
[23]
Dans ce propos, ‘Ikrimah, radya ALLAH ‘anhu, utilise nasakha
au lieu de kharadja=tirer ou extraire, expression coranique
en l’occurrence (telle VI/95 ; X/31 ; XXX/19). Nasakha, d’après
le Lisàn, suggère : mutation, changement, substitution, métamorphose,
copie conforme, ce qui ajouterait du sens « ésotérique » à
l’interprétation du verset et exégèse d’Ikrimah (que cite de nombreux
Maîtres, pour ses qualités d’exégète ouvert aux interprétations
ésotériques, comme Ibn ‘Atà’, Radya ALLAH ‘anhumà)…
[24]
On notera, dans ce propos, qu’il est dit « Dieu monte vers Ses
Créatures en la nuit de mi-Sha’bàn »,au lieu de « descend au ciel
terrestre » des hadyths. Le Maître, wa ALLAH a‘lem,a voulu citer
cela, pour signifier que Dieu, ‘Azza wa Djella, ne monte, ni ne
descend, bilà makàn wa là zamàn wa là keyf wa là mithàl, SubhànaHU wa
Ta ‘àlà, ce que le Lisàn relève, aussi, pour signifier que ces
expressions ne doivennt pas être interprétées comme « mouvement
anthropomorphique », mais comme « Manifestation-tadjelli »de La Grâce
Divine (II/115,177,186 ;XVI/74 …entre autres)
[25]
Cette sentence rappellerait l’adage popularisé « partir c’est mourir,
un peu » (que cite de nombreux auteurs, A.Allais…) ;ce qui
est intéressant, ici, c’est le fait que « voyage et mariage » soient
associés , donnant une autre approche des actions humaines. Le
Coran associe, pour le çyàm , le malade-marydh et le
voyageur- safar (II/184), eu égard à la « pénibilité », Sidi
‘Abdelqàdir Radya ALLAH ‘anhu, enseigne que le çyàm est un
voyage « vers Soi », faire taire les passions, une « mort à Soi » (uqtulù
enfusakum- en référence à un hadyth et exégèse des versets
54/II,66/IV, 112/IX ; Sidi Muhyeddine Ibn ‘Araby, radya ALLAH ‘anhu,
dans ses Rasà’il, développe « Le dévoilement des effets du
voyage », dans ce sens, entre autres (une remarquable traduction, bien
annotée, en a été faite par le professeur –chercheur de l’université
d’Aix-en-Provence, Denis Gril/Ed. de l’Eclat1994)
[26]
Huit, correspond au huitième mois, qu’est Sha‘bàn, de l’année
hégirienne ; c’est aussi « le secret du hà », huitième lettre de
l’abgad (cf.Sidi Mà’u El ‘Ayneyn, Radya ALLAH ‘anhu, dans
son traité qui rappelle El Ghunya, intitulé Na‘t El Bidàyàt wa tewçyf
Ennihàyàt/ chapitre « sirr el hà » :El Hamyd, El Hakym, El Hafydhz, El
Hakm, Halym, El Hasyb, El Haq, El Hay, Tabàraka wa Ta ‘àlà,
Attributs Divins (se manifestant, ajoute Sidi Muhyeddyne Ibn ‘Araby,
radya ALLAH ‘anhu, par Hà Mym, présents en Mouhammed,
‘aleyhi eçalàt wessalàm