« Je n’ai créé les djinns et les humains que pour qu’ils m’adorent » (Coran 51 v.56)
Le verset commence par ce rappel : Il est Le Créateur, Seul et Unique, toute création Lui étant contingente.
Allah, subhanahu wa ta‘ālā, n’a pas choisi le terme « croyants » ou « musulmans » pour désigner ceux qui doivent l’adorer, mais un terme général qui englobe toutes les catégories : « les humains », al-ins. « Les humains » place cette vérité indépendamment de toute notion de foi ou de connaissance religieuse. Tous les êtres, qu’ils soient ou non croyants, qu’ils en soient ou non conscients, sont soumis à sa Son adoration du fait même qu’ils ne sauraient exister hors Sa Volonté. Qu’elle le veuille ou non, toute créature est vouée à adorer Allah, subhānahu wa ta‘ālā, dans le sens où chacune de ses respirations, chacun de ses battements de cœur, chaque élément nécessaire à son maintien en vie provient de La volonté divine. Ainsi est établie la Vérité : « Je n’ai créé les djinns et les humains que pour qu’ils m’adorent ».
En l’exprimant dans le Coran, Allah, subhānahu wa ta‘ālā, a voulu que cette vérité soit révélée aux croyants. C’est la preuve qu’Allah, Rabbunā, souhaite que cette adoration soit conscientisée, vécue et recherchée par le croyant. Ce dernier ne peut plus nier le sens de son existence : adorer Allah. Dès lors il n’aura de cesse de mettre en œuvre une adoration qui soit agréée. En ce sens, l’Islam peut être vu comme l’expression des modalités de dévotion qui siéent au Créateur. Tout en faisant connaître aux humains le sens de leur existence, Rabbunnā leur a parfait l’Islam pour les guider dans leur adoration.
Cette adoration commence par l’obéissance aux prescriptions divines ; elle se poursuit par la connaissance de Ses Noms et Qualités ; elle se renforce par l’excellence du comportement, al-Ihsān, jusqu’à ce que le souvenir d’Allah devienne permanent. « Mon serviteur n’a de cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires, jusqu’à ce que Je l’aime. Et quand Je l’aime, Je deviens l’ouïe avec laquelle il entend, la vue avec laquelle il voit, la main par laquelle il saisit et le pied avec lequel il marche ».
Quel que soit le niveau de proximité, quelle que soit la puissance de l’appel spirituel, chacun est amené à réaliser le rapprochement qu’Allah souhaite pour lui. Que l’adoration se limite aux respects des obligations et des interdits ou bien qu’elle soit vécue consciemment à chaque souffle qui exhale de la poitrine, prime par-dessus toute la sincérité et la pureté de l’intention que le serviteur met dans ses actes. Le meilleur chemin consistera alors à s’orienter dans le licite et à répondre à l’appel divin à la hauteur de l’intensité qui vibre dans nos cœurs.
C’est à ce chemin d’adoration que Le Prophète n’eut de cesse d’exhorter « les humains » (à une époque où bien peu étaient musulmans). Non pas qu’Allah, al Qayyum, ait besoin d’être adoré, mais parce en tant que reflet du Miséricordieux, Le Prophète souhaitait que chaque âme se réalise à son plus haut degré de lumière divine. Sallā Allahu ‘alayhi wa sallam.
Allah est plus savant. Nous implorons Son pardon et espérons en Sa Miséricorde.
Votre dévoué, Sofiane (Muqaddam de la Tariqa Madaniyya à Lyon).
04 -08-2018.