Exhortation au respect du Wird
La fatiha, sourate d’ouverture du Quran, donne une division des êtres humains en 3 parties bien connues de tous ceux qui la récitent : ( صراطَ الَّذِينَ أَنْعَمْتَ عَلَيْهِمْ غَيْرِ الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلَا الضَّالِّينَ ); « Ceux que Tu as comblé de ta Grâce », « Ceux sur qui est la colère », « ceux qui sont dans l’errance. » Cette division possède des variantes et des harmoniques. La sourate 56 donne par exemple : les gens de la droite, les gens de la gauche, les devançants ;
وَكُنتُمْ أَزْوَاجًا ثَلَاثَةً﴿
فَأَصْحَابُ الْمَيْمَنَةِ مَا أَصْحَابُ الْمَيْمَنَةِ
وَأَصْحَابُ الْمَشْأَمَةِ مَا أَصْحَابُ الْمَشْأَمَةِ
وَالسَّابِقُونَ السَّابِقُونَ)
Division dans laquelle les gens de la droite – qui accèdent pourtant à un devenir posthume favorable- sont ici assimilés aux « errants ». En effet, dans la perspective de l’amoureux de l’Essence divine n’aspirant qu’à l’Unité, certains jardins paradisiaques apparaissent comme une prison. [[
-اين الجنان منهم اين طوبى عباد الله من الشوق ذابوا Vers de Shaykh Ahmad al-Alawi
Où sont les paradis ?, où est Tuba (arbre du Paradis) ? (pour eux ), Les serviteurs d’Allah ont fondu de passion amoureuse
]] Les fidèles musulmans« soumis » à cette aspiration, ont naturellement utilisé cette échelle pour aider ceux qui les suivent en balisant la Voie.
On trouve donc la distinction très connue de :عوام ‘awam (Commun), خواصkhawass (Particuliers ou élite), خواص الخواص Khawass el Khawass (Particuliers dans le particulier ou élite de l’élite).
Cette distinction concerne ici les musulmans « fidèles » c’est-à-dire à la fois les gens de la droite et les devançants de la sourate 56, où, selon la perspective, les gens de la droite seront du ‘awam et les devançants du Khawass et Khawass el khawass) ou du ‘awam et du Khawass et les devançants du kawass el khawass). [[ La distinction du devenir posthume des gens de la droite et des devançants se retrouve dans la sourate Ar Rahman 55-46
وَلِمَنْ خَافَ مَقَامَ رَبِّهِ جَنَّتَانِ﴿ “(et pour celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur, il y aura deux jardins)
]]
ou
Le passage d’une catégorie à l’autre s’effectue toujours par des éléments tangibles et formels. Notamment, la prise du Pacteالعهدavec un Shaykh autorisé à le transmettre est le Rite de passage du commun au domaine des khawass, c’est un début (initium : d’où l’expression pacte initiatique) ou nouvelle naissance à un monde jusque-là ignoré. [[ 2 – 151 :
Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ne saviez pas » ; 62-2 : C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre un Messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un égarement évident
]]
﴾كَمَا أَرْسَلْنَا فِيكُمْ رَسُولًا مِّنكُمْ يَتْلُو عَلَيْكُمْ آيَاتِنَا وَيُزَكِّيكُمْ وَيُعَلِّمُكُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُعَلِّمُكُم مَّا لَمْ تَكُونُوا تَعْلَمُونَ﴿
﴾هُوَ الَّذِي بَعَثَ فِي الْأُمِّيِّينَ رَسُولًا مِّنْهُمْ يَتْلُو عَلَيْهِمْ آيَاتِهِ وَيُزَكِّيهِمْ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَإِن كَانُوا مِن قَبْلُ لَفِي ضَلَالٍ مُّبِينٍ﴿
Le Quran évoque toujours et sans jamais dissocier les deux aspects de : الذين امنوا و عملوا الصالحات
« Ceux qui ont la Foi et pratiquent les œuvres saintes »
La Foi qui – rappelons-le – n’est pas une simple « croyance [[Trop souvent et malheureusement, les mots ne sont plus employés avec leur sens réel, ce qui crée bien des malentendus. Effectivement la Foi est bien plus que ce que le terme croyance recouvre dans la compréhension ordinaire. « Croyance » et devenu synonyme d’ « opinion », c’est-à-dire de quelque chose d’individuel et de soumis aux caprices des sentiments ou humeurs – autrement dit de la nafs al amara. La Foi dépasse la raison mais ne l’exclut pas, elle est plutôt le résultat de l’intellect qui éclaire les choses et les rend « fidèlement » afin de se mettre en sécurité. Tout ceci est implicite dans les racines latineFides et arabe A.M.N. Par exemple la confiance (littéralement : « avec foi ») est l’exemple même de l’état paisible dans lequel se trouve celui qui a « placé sa foi » ou donné mandat de sa protection à quelqu’un qui en est digneتوكل, et .
Il importe au musulman en général et au faqir en particulier de bien intégrer cela, et, en faisant du « croyant » et de l’ « incroyant » des êtres qui ont fait « fonctionner » une même faculté, de ne surtout pas nier sans le savoir la hiérarchie qu’Allah a voulu. Lorsque l’on dit je « crois » en Dieu, aux anges, au jour dernier,.. .; ce n’est pas comme : je crois que le temps de demain me permettra de … dans le sens de « je pense que … ».
Q 32-18 : ﴾أَفَمَن كَانَ مُؤْمِنًا كَمَن كَانَ فَاسِقًا ۚ لَّا يَسْتَوُونَ﴿
Celui qui est croyant est-il comparable au pervers ? (Non), ils ne sont point égaux
Q 6-50 قُل لَّا أَقُولُ لَكُمْ عِندِي خَزَائِنُ اللَّهِ وَلَا أَعْلَمُ الْغَيْبَ وَلَا أَقُولُ لَكُمْ إِنِّي مَلَكٌ ۖ إِنْ أَتَّبِعُ إِلَّا مَا يُوحَىٰ إِلَيَّ ۚ قُلْ هَلْ يَسْتَوِي الْأَعْمَىٰ وَالْبَصِيرُ ۚ أَفَلَا تَتَفَكَّرُونَ; Dis[-leur]: « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d’Allah, ni que je connais l’Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé. » Dis : « Est-ce que sont égaux l’aveugle et celui qui voit ? Ne réfléchissez-vous donc pas ? » ]] » assimilable à une « opinion », se justifie par des œuvres pies (saines) adaptées au groupe dans lequel se situe l’être.
﴾أَفَمَن كَانَ مُؤْمِنًا كَمَن كَانَ فَاسِقًا ۚ لَّا يَسْتَوُونَ﴿
(قُل لَّا أَقُولُ لَكُمْ عِندِي خَزَائِنُ اللَّهِ وَلَا أَعْلَمُ الْغَيْبَ وَلَا أَقُولُ لَكُمْ إِنِّي مَلَكٌ ۖ إِنْ أَتَّبِعُ إِلَّا مَا يُوحَىٰ إِلَيَّ ۚ قُلْ هَلْ يَسْتَوِي الْأَعْمَىٰ وَالْبَصِيرُ ۚ أَفَلَا تَتَفَكَّرُونَ)
Est donc imposé à tout fidèle musulman des actes qui vont à la fois résulter de son Iman mais aussi le nourrir.
Ainsi, Salat, Zakat, hajj liman asta’ta, Siyam, Qiraa al quran, Salat ala an nabi, tahsin al akhlaq bi sifa ‘am vont s’imposer à celui qui a récité en pleine conscience le double témoignage.
Le fidèle, appelé par Dieu, va sentir en son cœur une attraction plus insistante, plus précise etressentir plus de « besoins » en « nourritures spirituelles », un peu comme celui qui déploie un effort plus important en portant un fardeau plus lourd ou en montant une pente plus grande va avoir plus soif que celui dont le fardeau est plus léger ou qui marche à plat. On en vient donc aux œuvres saines des gens du Khass pour lesquels vont s’ajouter naturellement d’autres impératifs liées à leur changement d’état.
Le fidèle qui a pris un pacte avec Allah, par l’intermédiaire de son shaykh [[qui est pour lui le lieutenant de l’Envoyé à son époque et à l’endroit où il se trouve.]] a donc un objectif plus précis et va disposer de nouveaux outils pour y parvenir, et cela par la Grâce même du « Donateur ».
Le rite principal (amal salih) propre aux gens de l’élite est le wird de la Tariqa (Voie qu’ils ont choisie), dont la racine arabe première و ر د est lié au fait de « descendre pour aller s’abreuver à l’eau ». Il est inutile d’expliquer ce symbole tant la représentation se suffit à elle-même pour qui est tant soit peu réceptif aux images allusives.
– Le wird est rendu obligatoire par le pacte. L’absence de son maintien rend de facto caduc l’appartenance « active » aux gens du Khass, de même que, par exemple, l’abandon de l’Office الصلاة fait d’un fidèle musulman, une coquille vide dans laquelle n’habite plus l’Iman vif. Le rattachement ou pacte devient un pacte dit de tabaruk, bénédiction générale.
– Le wird est le viatique qui nourrit le pèlerin vers Allah, car c’est un dhikr et Allah a imposé l’abondance du dhikr. Y consacrer son temps aide à discipliner l’âme et participe à cette abondance.
– Le wird valide les autres rites du même niveau. Il est la fondation solide sur laquelle vont s’établir et pourront réellement fructifier les autres pratiques telles que les séances de dhikr en commun ou l’invocation du Nom de majesté. Assister à un « concert spirituel » sans s’astreindre à une discipline individuelle reviendrait par exemple à effectuer l’office sans ablution, ce qu’aucun musulman ordinaire sensé ne peut admettre.
– D’autre part, il véhicule la bénédiction de tous les saints qui l’ont pratiqué et constitue la chaîne par laquelle le faqir est relié à ces pieux prédécesseurs.
– Le wird, par son caractère répétitif et la discipline qu’il impose crée un « habitus », une habitude [[ Habitude : latin habitudo manière d’être, état, de habitum supin de habere avoir, se trouver dans un état (que l’on possède)
Habiter du latin habitare de habere avoir, se trouver dans un état
Qui en arabe se retrouve dans la racine Q W M. demeurer fermement, d’où Maqam : Station établie]] c’est-à-dire quelque chose qui, en le transformant petit à petit, va demeurer en l’être et
– Le wird est le « mode d’emploi » de la réalisation, c’est le tracé de la carte des Univers qui part de notre sombre prison individuelle pour aboutir à la Station Suprême. Le wird de la Tariqa Madani, de noble ascendance, a ainsi conservé intégral le dépôt de l’Envoyé. Loin des excès et des prétentions « pharaoniques » injustifiées,il décrit le processus de réalisation métaphysique intégral de l’être pour lequel Allah subhanahu wataala a pu dire : «… Lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit, et son pied par lequel il marche… » [[Hadith connu du corpus de Bukharî]]. Ce processus comprend 5 phases :
– La phase de purification dans laquelle le faqir prend conscience de son inanité et où il demande pardon à Allah pour ses fautes morales [[C’est-à-dire non conforme à l’agrément divin.]] bien entendu, mais aussi et surtout pour la « faute » que son existence lui confère [[وجودك ذنب لا يقاس به ذنب.ربيعة العدوية المواد الغيثيت س ١٠٣]] selon Rabia Al Adawia
وجودك ذنب لا يقاس به ذنب. « Ton existence est une faute à laquelle nulle autre ne peut être comparé » ; Cette phase ne peut être dépassée qu’après avoir assimilé qu’Allah est al-GhafourAr-Rahim et que nos actes ne peuvent aucunement nous sauver en dehors du pardon d’Allah.
– La prière sur le Prophète : Il est le Bien Aimé d’Allah sans lequel les mondes n’ont aucune raison d’être. Il fixe l’objectif et montre la Voie [[
-لَّقَدْ كَانَ لَكُمْ فِي رَسُولِ اللَّهِ أُسْوَةٌ حَسَنَةٌ لِّمَن كَانَ يَرْجُو اللَّهَ وَالْيَوْمَ الْآخِرَ وَذَكَرَ اللَّهَ كَثِيرًا
Q 33-21 Eneffet, vousavezdans le Messagerd’Allahun excellent modèle [à suivre], pour quiconqueespèreen Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.]] (33-21). Cette prière est d’institution divine, et le faqir sait qu’en priant sur l’Envoyé il appelle en fait la prière d’Allah sur lui-même [[إني لمّا ريتني دخلتٌ النخلَ لقيتُ جبريل عليه السلام فقال أٌبشِّرٌك ان الله تعالى يقولُ : من سلّمَ عليك سلَّمتٌ عليهِ و من صلَّى عليك صلّيتٌ عليهِ) رواه الامام احمد حديث صحيح]]. Cette invocation est sa monture vers la station de l’Unicité.
– La réalisation de l’Unicité dans laquelle l’être expérimente son caractère illusoire et devient témoin véritable (car absent !) qu’Allah est unique, au-delà de tout ce que toute conscience autre que la Sienne propre peut concevoir, comme le centre du cercle l’est, considéré par rapport à tous les points de toutes ses circonférences potentielles, tous ces points se ramenant à leur seul centre [[Réalisation de la première partie du premier témoignageلا إلهsi on le considère seul, ou du premier témoignage si on considère la formule complète des 2 témoignagesإلا اللهلا إله]]. Don de la vision du multiple (réduit) dans l’Un.
– La mention de deux noms divins liés directement au mystère de la manifestation : Al Latif : Le Subtil qui s’infuse et réside en toutes choses que Son infinité contient; al-Wahhab : Le Donateur qui diffuse ses dons gratuitement à toutes ces choses et notamment en particulier le don de l’existence : Ijad [[ Secret d’Allah seul, que ce hiatus entre la pré-éternité et la post-éternitéالابد- الازل qui fait qu’en étant identiques, elles ne sont pas semblables !]].
– La réalisation de l’Unité,par laquelle l’être confesse qu’Allah est la Réalité même الحق المبين de Lui et de toutes choses « en Lui ». Dans le symbole précédent du cercle, la multitude des points différents du centre,et le centre lui-même,sont envisagés dans l’unité de la figure qui ne représente plus que LE point éternel, intérieur et extérieur, tout et rien à la fois :Allah est Un, et chaque point a une réalité qui est la Réalité de celle du centre qui s’y trouve totalement et exclusivement présent [[Réalisation de la deuxième partie du premier témoignage إلا الله,si on le considère seul ou du deuxième témoignage محمد رسول اللهsi on considère la formule complète des 2 témoignages,]] ; Don de la vision de l’Un dans le multiple.
Sidi Shaykh Muhammad Madani qui a pratiqué ce wird nous invite à:
فَشاهِدْ تُشاهِدُ كلُّ شَيْءٍ جَمالَهُ * وَ ما ثَمَّ إلّا وَجْهَ اللهِ في الآياتِ
Regarde, tu verras que toute chose est [reflet de] Sa Beauté, et il n’est rien d’autre dans les signes que la Face d’Allah.
Qu’Allah nous fasse profiter de l’enseignement et de la sollicitude de notre maître, héritier de son maître, du maître de son maître …, dépositaires de la sagesse de l’Islam et héritiers du Prophète Béni. Celui qui s’assoit en leur compagnie, n’est pas réprouvé, c’est une parole du meilleur des Envoyés.
Qu’Il pardonne donc nos fautes et vaines prétentions afin que notre nom soit avec ceux des Rapprochés Amin ; Qu’Allah déverse éternellement Ses Grâces unificatrices et pacificatrices sur notre Seigneur Muhammad, et Louange à Allah Maître des mondes.
Abd el Malik.م.
Wird quotidien dans la voie Madaniyya:
1.Conformément au Coran et aux Traditions prophétiques, la voie Madaniyya accorde une importance capitale à la récitation quotidienne et assidue du Wird (ensemble de sourates ou versets et invocations à réciter régulièrement tous les jours). Celui-ci se compose des deux parties distinctes, mais complémentaires :
a) La récitation de la sourate 56 (al-Wāqi‘a), et L’Arbre des univers (chajarat al-akwān).
b) La récitation de 300 tasābīh-s (invocations) réparties comme suit:
– 100 fois : astaghfiru Allah,
– 100 prières sur le Prophète Muhammad, sallā Allahu ‘alayhi wa sallam
– 100 : Hyalala= le fait d’invoquer : Lā ilāha illā Allah.
2.Cette récitation se fait deux fois dans la journée :
– La première fois : juste après la prière du Subh, le disciple madani est tenu de se diriger à la Qibla (direction de la Mecque), en ayant bien évidement ses petites ablutions, pour invoquer Allah, plutôt à voix basse (récitant la sourate al-Wrécitant la sourate al-Wāqi‘a, l’arbre des Univers, et les 300 tasābih-s). Il est possible, voire conseillé d’employer le chapelet (la subha) pour que le cœur puisse être concentré avec l’Invoqué- Allah, subhānahu wa ta‘ālā.
– La seconde fois : Le disciple madani doit le faire après la prière de Maghreb, et ce en respectant les mêmes modalités explicitées ci-dessus.
3.Une fois que les tasībihs sont bien ancrées chez le disciple, il aura également comme wird la récitation de la sourate al-Wāqi‘a (avant ces tasabihs), ainsi que la récitation de « l’Arbre des univers » qui est une formule de prière et de bénédiction sur le Prophète, sallā Allahu ‘alayhi wa sallam, que le cheikh Muhammad al-Madani avait été inspiré à composer.
4.Il est tout à fait possible de réciter le wird en groupe et à haute voix, notamment lors des assises hebdomadaires, avant de débuter la réunion.
5.En cas de difficulté (ou d’impossibilité) d’accomplir le wird après les deux prières (Subh et Maghreb), le disciple a la possibilité de le faire à n’importe quel moment de la journée. L’essentiel est de préserver cette pratique d’invocation au quotidien, de l’accomplir avec abondance. Rappelons que le dhikr est le seul acte d’adoration qu’Allah, subhānahu wa ta‘ālā, nous a ordonné de faire avec abondance. De même, ce wird est l’objet du Pacte spirituel, conclu avec Allah.
6.Version complète :
Cheikh Muhammad al-Madanī (rahimahu Allāh) recommandait à ses disciples la récitation de sourate al-Wāqi‘a et l’Arbre des univers, une prière sur Sayyidunā Muhammad (Sallā Allāhu ‘alayhi wa-sallam) ainsi que les versets du Kursī, al-ikhlās, al-falaq et al-nāss. A ces extraits coraniques, s’ajoutent :
Cent fois : istighfār. Cent fois : la prière sur Sayyidunā Muhammad avec cette formule : Allahumma salli ‘alā sayyidinā Muhammad ‘abdika wa rasoulika an-Nabiyy al-Oummi wa ‘alā ālihi wa sahbihi wa sallim.
– Cent fois : lā ilāha illā Allāh, wahdahu lā charīka lahu, lahu -l-mulku, wa-lahu al-hamdu, wa-huwa ‘alā kulli chay’in Qadīr,
– Cent fois : yā Latīf
– Cents fois : yā Wahhāb
– Cent fois : lā ilāha illā Allāh al-Maliku al-Haqqu al-Mubīn.
Version allégée pour les débutants :
Deux possibilités de le faire :
1)Version abrégée :
– 100 fois : Astaghfirou Allah (Je demande pardon à Allah).
– 100 fois : Allahumma salliwasallim ‘alāsayyidinā Muhammad. (Qu’Allah prie et bénisse (sur) notre Maître Muhammad)
– 100 fois : Lā ilāha illā Allah (Nulle divinité, hormis Allah).
2)Nombre allégé :
On gardera les formules complètes (les 300 fois), mais on ne les récite que 10 fois chacune. Cela permet de compter facilement avec la main et d’intégrer assez facilement et discrètement le dhikr dans la vie « ordinaire » (En voiture, en voyage,…).
Cette licence est accordée aux personnes qui, dans la vie moderne ont peu de temps (ou ne se le donnent pas). Il est donc possible de réciter un wird simplifié pour ne pas rompre avec le dhikr et obéir au conseil prophétique de ne pas rendre difficile la Religion en l’adaptant au rang/situation de chacun : Débutants, Négligents, Contraints,..). Nous implorons Allah de nous assister et d’agréer nos prières et invocations, Amin.
N. al-Madani. (5 février 2017).