Qu’il soit en retraite ou en société, enveloppé dans le silence de l’adoration ou le vacarme du travail, le connaisseur n’a que la miséricorde d’Allāh. Dans le dénuement le plus total, il se dirige à l’océan de la clémence divine. Les brindilles d’amour, c’est de la miséricorde d’Allāh qu’elles proviennent. S’être noyé dans l’insouciance quotidienne est aussi signe de la miséricorde d’Allāh.
Abū ‘Ali al-Magāzilī dit à al-Chiblī (m. 334h/945 J-C) :
– Lorsque j’entends réciter les versets du Livre d’Allāh, exalté soit-Il, ils m’exhortent à renoncer à ce bas-monde. Or, lorsque je vaque à mes affaires et je reprends [mes liens] avec les gens, cette Présence s’amoindrit.
Al-Chiblī lui dit :
– Si Allāh te captive par le biais des versets coraniques parvenant à tes oreilles, c’est qu’Il te montre Sa miséricorde. Ton attirance n’est autre que Sa douceur avec toi. S’Il te ramène [ensuite] vers toi-même, c’est qu’Il s’apitoie sur toi.
Pour se diriger [correctement] vers Lui, rien ne vaut la renonciation à toute force et à toute capacité [humaines].
Al-Gazālī, Ihyā’ ‘ulūm al-dīn, II, chapitre al-sama‘.