Les injonctions adressées au Prophète -bénédictions et salut soient sur lui- valent également pour sa communauté, exception faite de celles qui lui sont spécifiquement destinées.
Dans ce verset, Allah- qu’Il soit exalté ordonne à son Messager bénédictions et salut soient sur lui de Le glorifier, de réaliser qu’Il est au-delà de tout ce qui ne peut Lui convenir (tanzīh) et par-là même de s’acquitter du devoir de louanges pour Ses grâces, ce qu’oublient les égarés et qu’ont saisi les gens de la Connaissance à la tête desquels le Prophète -bénédictions et salut soient sur lui -.
Cette injonction se retrouve dans de nombreux passages du Coran. Dans la Sourate al-A‘lā, (le Très Haut, Coran, 87), Allah ordonne de glorifier « le Nom de son Seigneur, celui qui, par grâce, a crée [l’univers], l’a harmonieusement agencé, a décrété [les sorts], guidé [les gens] et a fait pousser le pâturage. » Il s’agit ici de grâces inestimables qui appellent à glorifier Allah, qu’Il en soit exalté, en guise de louanges.
[Dans ce verset], Allah a employé le terme « Nom », précédé d’une particule du cas indirect, [bi = par, au moyen] ; ce qui signifie que la glorification se réalise en invoquant au moyen du Nom d’Allah -qu’Il soit Exalté-. À titre d’exemple, on peut L’invoquer en disant : lā ilāha illā Allāh ; (Nulle divinité en dehors d’Allah), Allah ! Yā Latīf !, (Oh Toi, le Doux !), Yā Hayyu Yā Qayyūm ! (Oh Toi le Vivant, l’Auto- Suffisant !), ou en invoquant un de Ses beaux Noms. « C’est à Dieu appartiennent les Noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces Noms » .
Quiconque L’invoque par l’un de Ses beaux Noms, L’élève au-delà de toute conception indigne de Lui, confesse Son Unicité, dans le discours comme dans la conscience et Lui rend grâce pour Ses Faveurs indénombrables.
Lorsque ce verset a été révélé, on rapporte que le Prophète – bénédictions et salut soient sur lui- a dit : « Employez cette tasbīha dans vos inclinaisons !». Depuis lors, les Compagnons disent, dans (cette phase de la salat): subhāna Rabbī al-‘Azīm (Que mon Seigneur, le Grandiose, soit Exalté !).
Le sens du verset : « dis : Que mon Seigneur le Grandiose soit Exalté ! » a été citée par al-Nasafī dans son exégèse.
Néanmoins, la réfutation de ceux qui nient la résurrection et les preuves utilisées contre eux ne suffisent guère face à l’animosité de ceux qui renient [totalement] le Coran. En effet, certains croient en la Résurrection tout en niant le Coran. Le verset poursuit ainsi son argumentation contre ces derniers…
Mohammad al-Madanī.
Al-Rawdha al-Jāmi‘a fī tafsīr sūrat al-wāqi‘a. p. 39, 2ème édition, Tunis, 1980.