Sidi Cheikh Mohammad al-Madani (décédé en 1959) puise ses enseignements spirituels dans le Coran. Ces quelques lignes montrent la manière dont il considérait la Parole d’Allah. À ses yeux, celle-ci n’est pas de simples mots, mais la source même de la vie éternelle où s’abreuvent les assoiffés. Il dit dans son tafsir :
1- « Cela signifie que ce qui vous est récité est le noble Coran. Vénéré en lui-même, sa noblesse touche également tous ceux qui le récitent avec l’intention de le comprendre. À travers ses belles constructions langagières, le Coran offre à ceux qui le méditent des significations des plus pertinentes.
2- Les biens-guidés, les jurisconsultes et les fidèles utilisent ses versets en tant que preuves, les sages s’abreuvent de sa sagesse, et les lettrés se référent à son éloquence.
3- Le Coran est le refuge des cheminants, la référence de ceux qui cherchent la voie de rectitude, le jardin des sages et le verger des Connaisseurs. Il est le socle de tous les savants et les sages. Quiconque y recourt ne sera point déçu. Quiconque s’y appuie ne sera point égaré. Ses subtilités sont intarissables. « D’Allah vous sont venues une lumière et une écriture explicite par laquelle Allah dirige ceux qui visent Sa satisfaction, dans les chemins du salut, et (par laquelle), avec Sa permission, Il les faits sortir des ténèbres vers la lumière et les dirige vers une voie droite » [[Insertion des versets 15 et 16 de Sourate : La Table servie. ]] .
4- Dans ce verset, se réunissent quatre affirmations : Le serment, dans l’expression (falā uqsimu). Les deux particules de corroboration (inna) et lām et le choix de la phrase nominale. Cet emploi s’explique par l’entêtement des négateurs qui furent loin de reconnaître la vérité éclatante : tantôt ils disaient : « Ce sont les fables des Anciens [[ Verset 13, sourate al-Mutaffifîn.]] », tantôt ils disaient « allons-nous délaisser nos dieux pour un poète possédé ? [[Verset 16 ; sourate as-Safât.]] » tantôt, « la parole de devin » [[Verset 42 : al-Hâqqa.
]] .
5- Ces impies n’utilisaient pas la Raison pour méditer, ni le cœur pour être guidé. Allah savait qu’ils persistent dans la dénégation, car ils ne sont pas dignes de science, c’est pour quoi Allah leur a avancé des fortes affirmations et leur a communiqué une information corroborée qui correspond à leur degré de connaissance, afin que la preuve soit établie contre eux. »
Mohammad al- Madani.
Al-Rawdha al-jāmi‘a fī tafsīr sourate al-waqi‘a. p. 40-41, 2ème édition, Tunis, 1980.