Viens donc, échanson : cri d’amour…

Home Poèmes chants Madani Viens donc, échanson : cri d’amour…

Allusive et imagée, la poésie des Gens d’Allāh n’est qu’un appel chaleureux invitant à embrasser la Vérité divine. Chaque expression, chaque parabole, chaque phrase y est une sincère prière, décrivant les amours ardentes. Ces amours, nul mot ne peut les contenir ou les dessiner. Conscient de l’insuffisance du langage conventionnel, les Poètes soufis recourent alors aux symboles et aux allusions. En Maître et Soufi réalisé, Sidi Mouhammed al-Madani chante allègrement ces amours profondes envers Allah, son Messager (que les bénédictions l’enveloppent) ainsi que son Cheikh sidi ‘Alaoui. Ce poème, Hayyā yā l-Khammār, est une éloquente illustration de l’incapacité des mots à exalter l’amour divin.

Viens donc, échanson !

Viens donc, échanson, viens donc, vers nous.

Abreuve-nous de ce verre qui procure l’ivresse de l’amour,

Donne-nous un verre purifié, rempli du vin [l’amour divin] pré- éternel.

Peu importe que ce vin soit pur ou mélangé ;

Mais, regarde-moi avec ton cœur.

lie mon cœur, afin qu’il guérisse ; car l’éloignement m’a fait du mal.

De la bienveillance, par Allah ! De la bienveillance ! O ! Mon Maître, sois bienveillant envers moi !

Le feu de ma passion ne fait que s’attiser. Et me voilà ainsi brûlé ;

Mes larmes abondamment coulent, coulent comme des rivières.

Depuis mon enfance, la passion que je nourris pour Toi n’a fait qu’embraser.

Soyez gentils envers le serviteur atteint (de douleurs) et ne faites pas qu’il soit oublié à jamais ;

Mes entrailles brûlent ! Alors abreuve-moi d’une gorgée heureuse.

Tiens ! Voilà mon esprit précieux,

Son prix n’est-il pas assez élevé ?

Pourvu que Tu t’en contente !

Car, à Toi je l’offre sans hésiter ;

Mais, Sois satisfait de moi, sinon mes entrailles fondraient ;

L’extase, sur moi, a fait des « ravages » : elle m’a cautérisé.

Ô ! ‘Alaoui, toi le Secours, toi qui es situé à un degré élevé,

Par Allah, aide-moi à réaliser mon vœu, mais, je te suis redevable de ce que tu m’as
inculqué ; c’est toi qui abreuve ; c’est toi qui étanche la soif, grâce aux verres ahmadiens.

C’est toi seul qui guéris et guides les esprits, enclins à connaître Allah,

Alors guéris ton serviteur al-Madani ;

Sinon, je compterais parmi les damnés.

Tiens ! Voilà mon esprit, voilà mon cœur ;

Prends-les à titre de don ; et donne-moi, en échange, tous les sens de la gnose, et n’en laisse rien de côté.

Enfin, ne me déloge pas de ton cœur, par le meilleur des hommes !

Traduction KHLIFA Salih

Introduction et révision MADANI A.

Allons-y mes frères

Un ancien poème du Cheikh Mohammed al-Madani, écrit en dialecte tunisien. Il y incite les frères à...

Est-ce le désir ardent qui m’amena ?

Cheikh Muhammad al-Madani composa ce poème vers 1920 lors d’une visite rendue à son maître Cheikh...

Rapportes-tu de Laylā un récit véridique

1. Rapportes-tu de Laylā un récit véridique ? Fais m’en part ; afin que cesse ma perplexité. 2....